Ma compagne a subi il y a deux semaines un accident dans lequel elle n’a aucune responsabilité (elle a été percutée à l’arrière pendant qu’elle était à l’arrêt au niveau d’un feu rouge). Son assureur (MAIF, tout risque) a confirmé au vu du constat qu’elle était non responsable, et que la réparation de la voiture serait prise en charge. La voiture est depuis au garage, avec un délai de réparation incertain et qui pourrait aller jusqu’à septembre.
Nous bataillons depuis avec la MAIF pour la prise en charge d’un véhicule de remplacement, ma femme en ayant besoin pour aller au travail et pour transporter nos enfants. En résumé, la MAIF nous oppose que ma compagne n’avait pas pris d’option véhicule de remplacement, et « consent » simplement à rembourser un véhicule de location pour une durée limitée, et à hauteur de 30 €/jour (sachant qu’un véhicule équivalent coute plutôt le double en ce moment). Nous ne pouvons pas faire ce genre de dépense pour une durée potentielle de deux mois.
J’ai envoyé lundi dernier un premier recommandé en indiquant que ma femme étant victime de l’accident, le préjudice qu’elle subit du fait de l’immobilisation de son véhicule doit être intégralement réparé (en m’appuyant sur l’article 1382 du Code Civil et sur la jurisprudence sur le sujet) et en demandant donc :
- La mise à disposition d’un véhicule de remplacement, avec prise en charge intégrale par la MAIF, jusqu’à réparation de notre voiture
- Et le versement d’une indemnité liée à la privation de jouissance du véhicule entre la date de l’accident et la date de mise à disposition d’un véhicule de remplacement
Je pense donc remonter d’un cran en m’adressant au service réclamation, ou même directement au médiateur de l’assurance.
Est-ce qu’un lecteur a eu une expérience similaire, ou à des conseils vis-à-vis de cette situation ? Est-il normal qu'on nous oppose l'absence d'option véhicule de remplacement pour un accident non responsable ?
Mon analyse : Je trouve absolument scandaleux que la MAIF laisse trainer autant les choses et refuse de mettre à disposition un véhicule de location sur la base d’une option non prise. A partir du moment où on est victime de l’accident, les options prises ou non n’ont aucune importance, le préjudice subi doit être réparé, point ! (ai-je tort ?) Ca me choque autant que si on me disait que les réparations n’étaient pas prises en charge parce que ma voiture était assurée au tiers : ça n’est pas mon assurance qui doit rembourser, mais celle du conducteur responsable !
Je ne sais pas si ces pratiques sont générales aux assureurs auto ou spécifiques à la MAIF, mais je trouve qu’il y a quelque chose de fondamentalement malhonnête pour une assurance de refuser une indemnisation lors d’un accident non responsable sur ce type de prétexte. Logiquement ces options ont un intérêt quand on est en faute (totalement ou partiellement), mais devraient être inutiles quand on est victime.
J’ai également l’impression que le protocole IRSA, censé faciliter les remboursements puisque notre contact devient notre assureur et non celui du conducteur responsable, conduit en fait notre assureur à en faire le moins possible (puisque les dépenses sont de sa poche tant que les sommes ne dépassent pas un certain plafond). Et au final, les intérêts de notre assureur – qui est censé nous défendre – deviennent contradictoires avec nos intérêts en tant qu’assuré. Est-il normal de devoir systématiquement se battre, voire à être prêt à aller en justice, pour faire valoir ses droits ?
Si un journaliste de QueChoisir me lit, il y a peut-être matière à faire une enquête sur les pratiques des assurances auto…