Je me suis renseigné sur les avantages en nature des salariés (que nous ne sommes pas pour Amazon) et encore une fois ce n'est pas parce que les salariés (cités dans la liste de l'URSSAF) y sont soumis que les Entrepreneurs Individuels (non cités dans la liste de l'URSSAF) le sont.
Comme je m'en doutais il y a des règles strictes :
déjà seul le montant d'un avantage en nature tel que pris en compte par la convention collective ou l'accord de branche est pris en compte pour la détermination du salaire minimum conventionnel (qui est souvent supérieur au salaire minimum), donc impossible d'indiquer n'importe quel type d'avantage en nature pour n'importe quel montant pour atteindre le salaire minimum conventionnel. Le reste est forcément en argent.
Bien qu'il fasse partie du salaire, l'avantage en nature apparait de manière distincte sur la fiche de paye.
Ensuite n'est considéré comme avantage en nature que ce qui est utilisé en dehors du cadre professionnel. Un véhicule de fonction n'est pas un avantage en nature s'il n'est utilisé que dans le cadre du travail. Bien que pas possédé, il faut payer pour, selon le prix payé par l'entreprise et (non une évaluation) un pourcentage du prix par mois selon un calcul complexe, qui n'est qu'une fraction du prix du véhicule à la fin de l'année.
L'avantage en nature logement peut être basé sur la valeur locative cadastrale (le niveau de loyer annuel théorique que la propriété concernée pourrait produire si elle était louée, avec des critères stricts pour la déterminer selon les loyers pratiqués dans la commune à surface équivalente) ou au forfait, par tranches de salaire brut et selon le nombre de pièces principales.
Les flottes de vélos ne sont pas comptabilisées.
Les prix en nature gagnés dans le cadre d'une tombola etc. sans relation directe et réelle avec le travail accompli au profit de l’employeur sont EXCLUS des assiettes sociales dès lors qu’ils présentent un caractère aléatoire et exceptionnel (contrairement à ce que vous avez indiqué). Seuls sont soumis à charges sociales les prix attribués par le comité social et économique ou l’employeur en récompense des performances professionnelles du salarié.
Bref tout ça c'est très complexe, il ne s'agit pas de rajouter n'importe quoi n'importe comment à un salaire...
Et ça ne nous concerne pas, nous ne sommes pas salariés d'Amazon.
Chaque statut de professions et catégories socioprofessionnelles a ses propres règles. Non ce n'est pas parce que des salariés pourraient recevoir (selon des règles strictes à respecter notamment concernant la manière de décider des montants déclarés) des avantages en nature que c'est le cas pour tout le monde.
Par ailleurs au sujet de la notion d'avantages en nature, un site du gouvernement l'explique en profondeur : https://boss.gouv.fr/portail/accueil/autres-elements-de-remuneration/avantages-en-nature.html
Conformément à l’article L.3241-1 du code du travail, le salaire doit en principe être payé en argent. Toutefois, il est admis que le salarié puisse également être rémunéré en nature. Cette forme de rémunération peut dans certains cas couvrir l’intégralité de la rémunération du salarié, à condition que la valeur réelle de ces avantages lui assure une rémunération au moins égale au SMIC.
Article L.136-1-1 du code de la sécurité sociale, Cour de cassation, chambre sociale, 27 mars 1990, n° 87-43.813
Donc notion de valeur
réelle (pas du tout comme notre cas) correspondante au minimum au montant du SMIC. Dans le monde réel ça m'étonnerait que quiconque conscient de devenir salarié d'une entreprise accepterait de signer un contrat où le salaire serait constitué exclusivement ou majoritairement d'"avantages en nature". Surtout pas pour un SMIC ou proche.
Sont concernés :
- Tous les travailleurs salariés, y compris les salariés employés par des employeurs n’ayant pas d’établissement en France ;
- Tous les travailleurs assimilés à des salariés affiliés au régime général, dont les gérants minoritaires ou égalitaires de sociétés à responsabilité limitée et de sociétés d’exercice libéral à responsabilité limitée, les présidents directeurs généraux de société anonyme et les présidents et dirigeants de société par actions simplifiées.
- Dans la fonction publique, les fonctionnaires et les agents contractuels.
Textes de référence : Articles L.311-2 , L. 311-3 du code de la sécurité sociale
Les Entrepreneurs Individuels ne sont pas cités.
L’arrêté du 25 février 2025 prévoit un système de forfaits qui est applicable pour les principaux avantages en nature : nourriture, logement, véhicule et outils issus des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Dans les autres cas, les avantages en nature sont nécessairement déterminés par rapport à la valeur réelle. L’évaluation de l’avantage en nature d’après la valeur réelle est déterminée sur la base de l’économie réalisée par les salariés en bénéficiant.
Articles 1 à 5 et 7 de l’arrêté du 25 février 2025
Donc non seulement il y a des forfaits pour les avantages en nature fréquents, mais il y a une notion d'économie réalisée par les salariés, sur des frais qu'ils auraient autrement normalement dû avancer. Autant on a absolument besoin de manger et d'un toit pour dormir, autant il est un peu difficile d'avancer qu'un diffuseur de parfums est un objet dont on n'aurait pas pu se passer et qu'on aurait acheté s'il ne nous avait pas été fourni à des fins d'évaluation. J'ai littéralement évalué certains produits par simple curiosité, que je n'aurais jamais achetés.
Lorsque le salarié est exclusivement rémunéré sous la forme d’avantages en nature - situation qui peut notamment concerner les employés au pair - seules les cotisations patronales sont dues sur la valeur des avantages en nature. Pour les travailleurs salariés ou assimilés rémunérés exclusivement en avantages en nature, l’avantage logement doit, en cas d’option pour l’évaluation forfaitaire, être évalué sur la base de la première tranche du barème.
Là on comprend mieux la notion de salaire exclusivement sous la forme d'avantages en nature. Je ne pensais pas qu'il y avait un cadre légal pour ça en France, parce que je savais les règles sur le salariat très strictes en France, et si plein de pays permettent à des voyageurs de loger gratuitement dans des auberges contre du travail à la réception, du nettoyage, je ne l'ai jamais vu pratiqué en France. En fait ce n'est pas techniquement interdit vraisemblablement mais il faut un contrat de travail officiel et donc un statut de voyageur qui le permette : pas de visa touriste qui n'autorise pas le travail. En revanche ça explique comment des étrangers peuvent venir en France avec le statut Au pair ou le wwoofing, à temps partiel, avec un contrat tout à fait officiel.
Voilà.
Si vous trouvez un document officiel qui parlerait d'avantages en nature pour des indépendants je reverrais ma position mais moi je n'ai pas trouvé.