Bonsoir,
Cela fait des heures que je lis tous ces témoignages. C'est hallucinant…
Dans le post de Sandhoub, j'apprends que maintenant le délai de carence pour une prise en charge de la CNP est de 120 jours ?!
Lorsque j'ai souscrit à cette assurance-emprunteur, pour l'achat de ma petite maison, c'était 90 jours.
J'ai 55 ans. J'étais gérante d'une sarl, je travaillais sans compter mon temps, le jour et une grande partie des nuits, sans WE, sans vacances… de 2011 à 2015. C'était une toute petite entreprise, avec 1 salariées à plein temps, et une comptable une fois par mois. La crise aidant, et manquant de trésorerie, j"ai commencé à "me passer" des services des prestataires avec lesquels je travaillais. Et du coup, c'est moi qui faisais le travail que je leur déléguais avant. Mais j'aimais ce que je faisais ! J'aimais mon activité… Bref, j'ai travaillé plus encore, sautant les repas (parfois les 2, pour juste grignoter un morceau de pain et de fromage), culpabilisant lorsque je passais sous la douche (temps pris sur le travail), délaissant famille et amis… Je voulais, je devais sauver ma boîte… il y avait trop d'enjeux. Ma vie n'en était pas un puisque j'étais prête "à mourir" pour sauver ma boîte…
Au cours de l'année 2015, je m'effondrais en larmes dès que réveillée… Au début, cela durait quelques minutes, puis je me remettais dans le bain. Je ne l'ai pas vu venir, ce fameux burnout. Je n'étais pas attentive aux propos qui m'échappaient, à ces douleurs permanentes dans tout le corps, ces migraines que les antalgiques ne suffisaient plus à faire passer, le poids que je perdais. Je n'avais qu'un objectif : sauver ma boîte.
Jusqu'au jour où ma fille m'a menacée : "Que ta boîte disparaisse, j'en ai rien à faire, que toi tu disparaisses, je ne suis pas d'accord. Alors soit tu vas voir un médecin et tu t'arrêtes immédiatement, soit j'entreprends des démarches pour te faire hospitaliser…"
Je suis allée voir le médecin, le diagnostic a été posé : épuisement professionnel, dépression sévère. Arrêt de travail.
Dossier de liquidation judiciaire… On rentre dans un nouvel enfer.
Et, gérante salariée et non salariée gérante, je n'avais droit à rien, évidemment.
RdV avec la conseillère de la banque, le Crédit Agricole, pour expliquer ma situation. Adorable, elle me dit : "Mais il y a l'ADI… À partir de 90 jours ITT, tu peux en bénéficier, et tes échéances (2 prêts : 1 pour la maison, 1 pour la toiture) seront prises en charges à 100%."
Gros soulagement. Je monte le dossier avec son aide, lui fournit les certificats de mon médecin, elle envoie le tout à la CNP. Dès le mois suivant, mes échéances sont prélevées sur mon compte, mais 100% du montant aussitôt reversé par la CNP. De janvier 2016 à janvier 2018, la CNP a régulièrement versé ces indemnités.
Sauf que… Je ne vais pas mieux, loin de là, car entre temps, la liquidation judiciaire s'est poursuivie, que le mandataire m'a assignée au tribunal pour fautes de gestion (poursuite d'une activité déficitaire, comptes non déposés — j'étais arrêtée et la boîte en liquidation à la date où ils auraient dû être déposés au greffe) et que j'ai été condamnée en septembre 2017 à payer 12000 euros et à une interdiction de gérer jusqu'à ma retraite.
Et là, je reçois une convocation d'un médecin expert, mandaté par la CNP. Rendez-vous le 8 février. Et j'avoue que tous vos témoignages me font flipper…
J'ai fait des recherches, et voici ce que j'ai trouvé concernant l'ACPR :
https://www.lesfurets.com/assurance/guide/quel-est-le-role-de-lautorite-de-controle-prudentiel-et-de-resolutionacpr#a-quoi-sert-lautorite-de-controle-prudente-et-de-resolution
En cas de litige avec votre assureur, la Médiation de l’Assurance constitue un recours préalable à la justice pour parvenir à vos fins. Cette procédure est gratuite et confidentielle !
En revanche, si votre requête porte sur un dysfonctionnement d’ordre général, l’ACPR réceptionne les réclamations individuelles avant de les analyser et de les orienter vers les services compétents. Si l’anomalie est confirmée, l’APCR peut procéder à un contrôle de l’établissement concerné.
L’ACPR ne propose pas d’accueil physique mais elle peut être contactée :
par téléphone au 01 49 95 40 00,
par mail : [email protected]
ou par courrier : ACP – DCPC/SIR – 61 rue Taitbout – 75436 PARIS CEDEX 09
Peut-être serait-il temps de se regrouper pour porter à l'attention de cet organisme le fonctionnement de la CNP et de ses médecins experts ? Comment pourrions-nous procéder ?
À vous lire (et désolée pour ce très long mail…)