Les génériques sont vendus a des prix extrêmement variables et parfois plus cher que le médicament princeps de référence auquel ils se substituent.
Le médecin, depuis quelques mois, a obligation* d'utiliser un logiciel agréé HAS reposant sur un référentiel lui même validé (Vidal, Resip BCB pour ne citer que les principaux) et permettant outre le contrôle des prescriptions une rédaction des ordonnances en DCI et/ou Princeps. La législation permet de prescrire dans le mode DCI pur ou dans le mode DCI/Princeps ceci afin de permettre à l'ensemble de la profession de s'adapter progressivement. En effet vous pouvez imaginer qu'il peut être intellectuellement complexe et dactylo-graphiquement pénible de substituer dans la tête de nos vieux médecin (moyenne d'age national 54 ans) des années de prescription PIVALONE/DOLIPRANE/TUSSIDANE par Tixocortol instillation nasale/Paracétamol comprimé 1000 mg/Destrométorphane sirop 1.5mg/ml. Sachant que la plupart d'entre eux ont été formé en prescription princeps dès leur jeune age (à l'époque on ne se posait pas la question car toutes les molécules étaient nouvelles pour la plupart et non génériquées)
Enfin, quelque soit la rédaction, le pharmacien est financièrement invité à substituer "larga manu", sauf indication contraire, quant bien même l'ordonnance ne comporterait que des dénominations princeps. L'analyse des ordonnances n'a donc aucune utilité sur la bonne tenue de comptes de Madame Secu puisque ses sbires ne sont pas les médecins mais les apothicaires.
Ça c'est pour la partie rédaction.
Vient la partie chimico/physique.
Sur ce point il faut avoir en tête que les règles de fabrication des génériques ne sont pas aussi strictes que pour les princeps (médicaments originaux). Ainsi une approximation de 20% est elle tolérée en terme de produit actif. Ainsi une metformine 1000 mg pourra t elle contenir de 800 à 1200 mg de produit actif au petit bonheur la chance. Quant on sait que 1000x3 est la dose maximale absorbable cela peut donner à réfléchir (un peu). Ceci esplique aussi que des produits à marge thérapeutique étroite comme la LEVOTHYROXINE soit souvent proclamée comme "non substituable" par le médecin qui ne peut se permettre une telle marge d'erreur pour son patient (le médecin est responsable de ce qu'il prescrit pas le pharmacien ni le législateur à l'origine des lois qu'il nous impose)
Enfin, il faut savoir que la France est le pays Européen qui paye le plus cher ses génériques (et oui), et qui incidemment en propose la plus large gamme (il n'y a pas moins que 16 laboratoire à proposer du génériques de METFORMINE 1000 ! avec donc 16 nom différents, 16 emballages différents, 16 dosages +/- 20%, sans parler des excipients qui passent du simple au double en terme dosage par comprimé comme pour le MACROGOL un laxatif si utile aux constipés... tu m'étonnes que certaines personnes présentent des troubles liés à ces derniers).
Un beau foutoir sans contrôle aucun (qui en France contrôle les lots de génériques chinois indiens ?).
La logique aurait voulu que nous passions un appel d'offre pour chaque molécule auprès des différents laboratoires ceci afin d'obtenir le meilleur prix à la tonne, puis au comprimé pour chaque molécule utile. C'est la logique entrepreneuriale classique (comme c'est le cas en Suede et au Danemark. Pays souvent cités en exemple par ailleurs.).
Il n'en fut rien. Le ministère lui a préféré une régulation du marché basé sur une offre hystérique et pléthorique dans laquelle le consommateurs et les prescripteurs/distributeurs se noient allègrement.
La consommation de médicaments se stabilise et s'élève à 525 euros par habitant. Rapportée au nombre d'habitants, la dépense française en médicaments se situe au 4e rang mondial derrière celle des États-Unis, du Canada et de l'Irlande, et à un niveau très proche de celle de la Belgique et de l'Allemagne (source INSEE). L'économie a réaliser sur les génériques est une goutte d'eau rapportée par exemple au seul coût de gestion de la sécurité sociale qui pèse pour 15.3 Milliard d'euros "non substituables"...)
La vraie solution aurait été de proposer aux consommateurs de payer de leur poche la différence entre le prix du générique et du princeps. Libre à lui (grace ou pas à son assurance privée mutuelle) de se plier à l'exercice au nom de l'effort national ou a refuser celui-ci pour des raisons personnelles. Comme il en est d'ailleurs le cas pour les lunettes ou les prothèses dentaires notons le.
Désolé de vous avoir occupé sur un si long billet. En espérant vous avoir éclairé.
Salutations et bonne année.
*"incitation" car n'oublions pas qu'un médecin est un libéral avant tout et que "charbonnier est maître chez lui".
Il n'est pas payé par l'assurance maladie mais par le patient qui le consulte, même si par convenance il pratique le tiers payant et qu'il accepte de subroger la facture à son nom.
Trop souvent la pensée s'égare à ce sujet. Le médecin libéral ne vit pas sur le dos de la sécu mais sur la santé précaire des ses patients tout au plus. Comme le carrossier n'est pas un employé des assurances mais profite de la maladresse des conducteurs. N'allez plus chez le médecin et il fermera boutique. Nulle subside d'état ne viendra le soutenir