Je vais essayer de reprendre, ou plutôt de commencer le sujet que je n’ai pas eu le temps de développer et qui va, j’espère vous apporter des infos qui seront utiles et souvent très concrètes car parfois issues de mon vécu professionnel. Et ne prenez pas le sujet de la retraite à la légère, je vous ai déjà expliqué pourquoi. Je vais commencer par une pépite, que j’ai évoquée dans mon premier message, et que j’avais déjà analysée il y a quelques années à la demande d’un ami d’un de mes clients, qui est client de ce support (l’ami, pas le client) : le contrat retraite Préfon, et je vais essayer surtout de ne pas être trop technique, le but d’un forum étant d’apporter des infos et de répondre à des questions et des problématiques (et désolé pour mon manque de réactivité, mais rédiger un message argumenté consomme beaucoup de temps et d’énergie, et j’ai un métier en dehors du forum).
Ce contrat d’épargne retraite date des années 60 et s’adresse aux fonctionnaires ou personnes ayant travaillé dans la fonction publique. Ses versements sont déductibles fiscalement et, depuis qu’il a rejoint la catégorie des PER, en plus de sa sortie initiale en rente viagère, il peut aussi sortir en capital (on va y revenir, car là aussi, c’est gratiné).
La particularité de ce contrat est qu’il fonctionne par points, ce qui signifie que, quand vous faites un versement, vous achetez un certain nombre de points, suivant le moment où vous achetez ces points, puisque la valeur du point augmente dans le temps. Traduction : après la souscription, plus vous avancez dans le temps, et moins vous achetez de points pour le même versement. Mais en contrepartie, quand vous sortez du contrat sous forme d’une rente viagère, le point de la rente a aussi une valeur, mais qui évolue moins vite que le prix d’achat. Je vous laisse faire la conclusion. Les informations sont difficiles à trouver car Préfon est très avare en infos et préfère communiquer sur des généralités.
Voici des données récentes (l’ARCAF avait fait une analyse très révélatrice, et j’avais sauvegardé le lien, mais ce lien n’existe plus) :
Valeur d’achat : 1,81 € en 2020, 1,8154 € en 2021 (
+ 0,3 %), 1,8414 € en 2022 (
+ 1,43 %)
Valeur du point de la rente : 0,0939 € en 2020, 0,0941 € en 2021 (
+ 0,21 %), 0,0945 € en 2022 (
+0,43 %)
Autre problème qui va apparaitre au fil du temps : le nombre d’adhérents au système plafonne (donc ceux qui cotisent), alors que les départs en retraite (ceux qui récupèrent leurs capitaux) sont en train de s’accélérer (voir mon premier message). Donc le « réservoir » risque de se vider plus vite qu’il ne se remplit.
Adhérents : 398 600 en 2019, 399 500 en 2020, 398 500 en 2021, 398 500 en 2022
Un dernier point et pas des moindres : puisque le contrat Préfon est maintenant dans la catégorie des PER, l’épargnant peut demander une sortie en capital. Sachant que, dans ce cas, les intérêts (donc les revenus du capital) s’ajoutent à vos autres revenus sur votre déclaration d’impôt, le plus judicieux est de ne pas tout sortir la même année, sinon vous risquez de passer à la tranche d’imposition supérieure, donc avec un pourcentage d’impôt plus élevé.
Le barème de l’impôt sur le revenu est ici, par tranches :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1419
Et là, c’est encore gratiné, car voici recopié au mot près, ce que l’on trouve dans la notice d’information du produit pour 2024 :
c) Capital fractionné
L’Affilié peut demander à percevoir le capital sous la forme d’un capital fractionné.
1. Principes
En cas de versement sous forme de capital, tel que prévu à l’article 5.2.2. b), l’Affilié peut demander à percevoir le capital sous la forme d’un capital fractionné, en 5 ou 10 versements payables à la date anniversaire de la liquidation de ses droits.
Il est expressément convenu que le capital entre deux versements n’est pas revalorisé.
Traduction : soit vous récupérez tout d’un seul coup, soit c’est sur 5 ans, soit c’est sur 10 ans, pas d’autres choix. Et si vous étalez la récupération du capital sur plusieurs années, le capital qui reste sur le contrat ne rapporte plus rien. Impossible ? Bah, si, puisque c’est écrit.