au delà des considérations économiques de la profession de pharmacien et le contexte économique défavorable de la sécurité sociale, le pharmacien se sent mal considéré, attaqué de toutes parts.
L’enquête de "que choisir" ravive la douleur de son éthique, de sa conscience professionnelle en le comparant à un vulgaire commerçant.
Mais revenons sur cette enquête : un patient lambda, inconnu de la pharmacie vient chercher de l''aspirine et du nurofen et ne reçoit pas tous les conseils adaptés, remarque l''absence significative de la fonction de son interlocuteur et un affichage des prix non visibles (besoin de lunettes??).
Plutôt que de me débattre sur ces points, admettons que l''enquête est véridique, quelle autre conclusion intelligente puisse en ressortir ??
le pharmacien n''est pas un commerçant comme les autres en cela que l''entrée du client ne suscite pas chez lui comme chez le marchand de meuble l''envie irrépressible de lui vendre quelque chose.il est là pour assurer un suivi médical de son patient ,écouter ses doléances et délivrer ses conseils.
A l''heure du nomadisme médical, de la concurrence économique éffrenée, d’ailleurs vantée par votre magazine : comment le pharmacien devrait-il réagir ??
Et bien oui, ce client, ne demandant que ses produits n''a peut-être pas été suffisamment considéré par le pharmacien : mais la faute à qui ??
Il n''aurait pas été " de passage», aurait eu un "historique», aurait fait connaitre sa pathologie, alors la oui, j’aurais su que sa femme était enceinte, qu’il etait insuffisant rénal et qu''il souffrait d''un ulcère gastrique.
Nous lui avons simplement précisé qu''il s''agissait de 2 ains à ne pas prendre ensemble : le minimum !!
Je ne fais jamais remplir un questionnaire de deux pages pour l’aspirine que je délivre alors que je le pourrais.
Alors messieurs de "que choisir», la pharmacie de demain avec son discount et son absence de conseil (on recrute au chronomètre chez certains) ne sera pas celle de papa dont vous connaissez le pharmacien (même s''il ne porte pas son badge) et qui vous connait.
Je ne suis pas là pour choisir mais avant de jeter le discrédit sur une profession, interrogez-vous sur la pertinence d''un jugement sur un commerce qui n''est pas comme les autres et dont les patients ne devraient pas être de simples clients au risque de voir perdre cette écoute, se suivi, ce conseil, tout cela, gratuitement qui fait la valeur mais aussi la faiblesse de notre profession.
En espérant vous voir réfléchir plutôt que de chercher les audiences, je vous abandonne pour mes 50h de travail hebdomadaire.