Sur environ 25 millions de logements, 30% soit environ 7,5 millions sont sous le régime de la copropriété. On peut estimer que 10% des copropriétés sont en difficulté (en quasi-faillite ou dégradées).
C''est dire l''importance de ce domaine aux plans économique et social. Il semble pourtant abandonné :
- les textes qui régissent la copropriété (bien que légèrement revus au fil du temps) datent de 1965 pour la loi et de 1967 pour son décret d''application
- les instances de dialogue, de concertation mis en place par les pouvoirs publics ne peuvent émettre que des avis ou des recommandations, sans portée juridique et donc en pratique sans mise en oeuvre concrète. Il s''agit du Conseil National de la Consommation et de la Commission relative à la copropriété
- le lobbying des syndics auprès des gouvernants est efficace et permet un immobilisme qui les arrangent, autorisant le maintien de certaines pratiques déviantes
- les revendications des associations de consommateurs spécialisées dans la copropriété (d''ailleurs peu nombreuses) peuvent apparaitre comme "extrémistes"
- les conseils syndicaux ne jouent qu''à la marge leur rôle pourtant essentiel de pivot entre copropriétaires et syndics, et exercent peu leur fonction de contrôle et de proposition.
Bref, le rapport de force -dans ce contexte- est nettement en faveur des syndics dont le sentiment d''impunité est d''autant plus grand que l''action de groupe en justice n''est toujours pas permise en France.
La nouvelle loi annoncée depuis des mois et sans cesse repoussée ne pourra donc être (après l''arrêté NOVELLI de 2010) qu''une nouvelle déception pour les copropriétaires.
Pourquoi, dans ces conditions et devant le constat de blocage entre les associations représentant les copropriétaires et les organisations représentant les syndics, ne pas proposer au gouvernement la désignation d''une médiation. Son objectif assigné serait de proposer, après négociation avec les parties, un projet de loi équilibré, prenant en compte, à leurs justes valeurs, les aspects économiques d''une part et les préoccupations sociales d''autre part.