Je travaille étroitement avec les producteurs de fruits et légumes de Provence depuis trente cinq ans. Cela m'a appris que (réflexions en vrac, avec mes excuses pour la longueur):
* Des producteurs ou coopératives vendent sur place leurs fruits et légumes. Généralement pas les produits les mieux présentables, mais peut-être les meilleurs gustativement et à des prix souvent imbattables.
* Les recherches de nouvelles variétés (des centaines sont apparu depuis 1975) ont été faites en fonction non pas du goût des produits mais de leur capacité à tenir longtemps (présentables) au voyage et à l'étal. On a recherché aussi le calibre et la productivité maximum. Par exemple, pour les melons, on a trouvé des variétés dont tous les fruits ont un calibre homogène et un goût "moyen". On ne cultive plus les variétés où on trouvait un melon sur dix "plus que délicieux", le reste étant plus ou moins bon, avec quelquefois une "courge".
Toutes ces nouvelles variétés sont vendues plus cher car mieux présentables.
Cherchons donc les variétés anciennes, souvent meilleures et moins chères, mais elles ne se trouvent pas en grandes surfaces.
* Autre exemple, à partir des années 60, on a incité les producteurs de pommes Golden a avoir des fruits indemnes de taches de russeting (taches grises et rugueuses, plus ou moins étendues, sur l'épiderme). Ils emploient, depuis pour cela, des produits plus ou moins toxiques. Or, le goût de la face "russetée" d'une golden est bien meilleur que celui de sa face bien jaune. Si vous en trouvez, essayez, "yapafoto !". De plus, ces fruits sont déclassées, et se vendent à moins de moitié prix.
Cela est vrai pour beaucoup de produits : les moins présentables sont souvent les meilleurs et les moins chers (nous ne parlons que des fruits tachés ou plus ou moins bien formés, pas de leur fraicheur).
On aurait certainement mieux fait d'expliquer cela, et d'éduquer les consomateurs au fait que "beau" n'égale pas forcément "bon", et on aurait évité des traitements coûteux et toxiques.
* Les produits sont trés souvent plus frais sur les marchés, y compris chez les revendeurs. Observez les fanes de radis, les trognons de salade etc. Et il n'y a pratiquement que des produits de saison -meilleurs au goût- et meilleurs marché, car les coûts de transport sont réduits (combien coûte le transport d'un kilo de raisin d'Argentine, au mois de mars ?).
* Les produits bio ? Pas forcément beaucoup plus cher. Mais il est sûr que certains producteurs sont des "bio" à échelle quasi industrielle et qu'ils ne recherchent que leur profit, alors que d'autres sont des "vrais".
Ces derniers ont forcément des coûts de production plus élevés et n'ont que de petites surfaces cultivées. Leurs produits ne se trouvent donc pratiquement jamais dans les grandes surfaces.
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez me joindre au #####, j'assume !