Messagepar georgesf » 26 juil. 2023, 11:14
Ce que vous venez d'écrire est l'exemple type du livreur qui, malheureusement pour lui, n'a aucun élément pour confirmer que c'est le destinataire qui descend et non le livreur.
Lorsque vous dites "le règlement de la Poste stipule qu’uniquement les objets contre signature doivent être apportées à la porte", vous voudriez laisser penser que nous parlions jusqu'alors d'autre chose, tandis que c'est précisément le contraire. En effet, les colis sans signature, donc déposés directement en boîtes aux lettres, ne nous concernent pas ici, tout simplement car personne ne nous demande de descendre les chercher. Nous parlons uniquement des "objets contre signature", et du fait que les livreurs rechignent à les "apporter à la porte". Vous pouvez donc citer l'arrêté n°1802 du 29 juin 1979 sur les boîtes normalisées par là-dessus, cela est toujours hors sujet. Vous ne pouvez donc absolument pas conclure "en clair, rien n'oblige le facteur de monter" alors que ce que vous citez dit exactement le contraire.
De plus, dire que "le point de rencontre officiel client-facteur est « le point de raccordement postal d’un immeuble » c’est à dire les boites aux lettres." n'est qu'une tentative de plus de faire croire aux gens qu'ils devraient tenir vos propres utopies et spéculations pour vraies, avec absolument aucun écrit, encore moins "officiel" pour les corroborer. Ces stratégies fumeuses ont été usées et abusées, mais elles ne fonctionnent plus. Vous mettez "le point de raccordement postal d’un immeuble" entre guillemets comme si vous citiez quelque chose, mais on sait pertinemment que cela n'a aucune source.
Au final, vous n'avez donc rien qui vient conforter le fait que, lorsqu'il s'agit d'un objet contre signature, ce serait au destinataire de descendre, et vous le ramenez, comme tous les autres avant vous, à une affaire de respect, comme si le respect pour le livreur prévalait à celui pour le destinataire. À entendre les gens comme vous, seuls les destinataires souffrant sont dignes de respect, tandis que tous les autres devraient plutôt avoir le savoir-vivre de respecter une personne qui rechigne à accomplir son travail conformément aux consignes qui lui sont données, y compris comme le stipule le "règlement de La Poste" auquel vous faites vous-même référence, règlement dont vous ne fournissez par ailleurs aucune source.
Parlons du destinataire qui, au moment T où le livreur se présente, est chez lui et pas forcément prêt à prendre la porte pour descendre. Etant chez lui, il fait peut-être des travaux, la cuisine, il est peut-être en visioconférence, en plein télétravail, en train d'effectuer des tâches ménagères... Il doit peut-être se changer, s'absenter de son poste, se nettoyer les mains, enfiler manteau et chaussures, que sais-je. Il n'y aucun temps à gagner à attendre qu'il descende, plutôt que de monter les escaliers ou prendre l'ascenseur. Tout cela équivaut bon an mal an au même temps et au même effort, perdu pour l'un, gagné pour l'autre. Le problème c'est que les livreurs voient tout comme leur perte, tandis que c'est tout simplement ce qu'il en coûte d'effectuer une livraison, et c'est la prestation que paie le client. C'est le comble le plus évident pour quelqu'un en télétravail. Il doit prendre sur son temps de travail pour descendre les escaliers qu'une autre personne ne veut pas monter alors que c'est précisément son travail à lui.
J'ai réalisé depuis le lancement de ce sujet que ce nouveau comportement qui date de seulement quelques années (car les pratiques avaient déjà évoluées depuis les années 1990 dont vous parlez), avait en réalité remplacé un autre fléau, et fut amené de façon presque ingénieuse. D'abord, les livreurs qui étaient apparemment payés pour réaliser des tournées irréalisables, ne les réalisaient tout simplement pas, ou plutôt à leur manière : les destinataires ne recevaient jamais leur colis, même s'ils étaient chez eux. Au lieu de ça, on recevait le fameux "Avis de passage" du livreur qui à aucun moment n'a sonné à votre interphone clairement indiqué ou appelé votre portable inscrit sur le colis. Combien de personnes se rendaient chaque jour à leur bureau de poste pour vociférer leur frustration au personnel désabusé, qui ne pouvait (réellement) rien faire d'autre que de donner le numéro du 3631, seule instance auprès de qui porter réclamation sur la distribution d'un colis ? Combien de millions de plaintes ont été formulées pour des avis de passage déposés à tort par tous ces livreurs qui se prétendent maintenant irréprochables et plus dignes de respect que les destinataires ?
Avec cette très longue phase, les destinataires stressés ont compris deux choses : (1) puisqu'en livraison à domicile, on a au bas mot une chance sur deux de devoir se déplacer pour avoir son colis, autant se faire livrer directement en point postal, on le récupèrera plus tôt ; (2) les livreurs prétendent que l'on est absent car ils ne veulent pas perdre de temps à monter ou à quoique ce soit d'autre. A cette époque déjà on avait droit à tout un tas de prétextes, d'excuses, de fausses règles officielles qui n'étaient écrites nulle part, et j'en passe, pour justifier que le livreur ne pouvait pas livrer le colis comme prévu.
Dans la phase suivante que nous connaissons aujourd'hui, où les devoirs des livreurs et de leurs managers ont probablement été rappelés, du moins en partie, les destinataires las de tous les avis de passage accumulés dans leur vie se disent qu'un livreur qui sonne est une chance inouïe qu'il faut à tout prix saisir, et le livreur le sait. Donc lorsqu'il demande à tort au destinataire de bien vouloir descendre car sinon il repart avec le colis et le déposera en bureau de poste, chantage pas toujours explicite mais toujours efficace, le destinataire cède.
Or, nous sommes là pour tout remettre à plat et dire que c'est assez. D'abord, les livreurs ne viennent que pour laisser un avis de passage, et maintenant, ils viennent mais à condition de ne surtout pas monter. C'est pourquoi je tiens à rappeler que dans ce rapport de force que les livreurs tentent de faire perdurer, il y a des règles de distributions, il y a des responsables de tournées et de distribution, par secteur et par quartier, et que tous vous répondront exactement le contraire de ce que prétendent les livreurs comme vous qui, non contents d'économiser du travail sur le dos des gens, se complaisent à leur mentir sciemment dans les yeux.