Messagepar justedroit » 10 avr. 2020, 08:35
Bonjour Vivise,
Vous n'auriez pas dû accepter de signer ce devis, donc un contrat portant sur la fourniture du pré-état daté susceptible de constituer une demande de votre part comme une prestation complémentaire au contrat du syndic.
Ceci dit sans reproche et dés lors, pour combattre cette façon de faire, je vous suggère une approche autre que celle de la mission du syndic au contrat, portant plutôt sur sa pratique commerciale déloyale et plus précisément trompeuse au sens de l'article L121-2 du Code de la consommation qui énonce dans son alinéa a) de ses 1° et 2° suivants que :
« Une pratique commerciale est trompeuse si elle est commise dans l'une des circonstances suivantes :
1° Lorsqu'elle crée une confusion avec un autre bien ou service, une marque, un nom commercial ou un autre signe distinctif d'un concurrent ;
2° Lorsqu'elle repose sur des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur et portant sur l'un ou plusieurs des éléments suivants :
L'existence, la disponibilité ou la nature du bien ou du service».
En effet, le pré-état daté n'a pas d'existence légale et pour s'en convaincre il suffit de reprendre la réponse Ministérielle du 15/09/2015 à ce sujet où il est affirmé, je cite :
« Le document intitulé « pré-état daté » n'a pas d'existence ni légale, ni réglementaire. Seul l'état daté, prévu par l'article 10-1 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis, et décrit par l'article 5 du décret du 17 mars 1967 d'application de cette loi, constitue un document exigible préalablement à la vente d'un lot en copropriété ».
Dés lors, comme vous êtes un néophyte en la matière et que le professionnel a un devoir de Conseil et d'Information à l'endroit du Consommateur, il n'aurait pas dû vous proposer de signer un devis portant sur la création d'un document qui n'a pas lieu d'exister ce qui constitue un consentement vicié au sens de l'article 1137 du Code civil :
« Le dol est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des manœuvres ou des mensonges. Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une information dont il sait le caractère déterminant pour l'autre partie ».
Il en résulte la nullité du devis, du contrat, visée à l'article 1131 du même Code précité :
« Les vices du consentement sont une cause de nullité relative du contrat ».
Et donc le remboursement de la somme versée au devis ou son transfert à l'occasion de la fourniture de l'état daté.
Que faire alors ?
Adresser à ce syndic une LRAR ou électronique gardant copie, lui relatant les faits, reprenant tout ou partie de mes arguments si telle est votre volonté, lui demandant de procéder au remboursement ou au transfert de cette somme, concluant qu'à défaut, vous soumettrez ce dossier aux bons soins d'une association de défense des consommateurs pour la suite que vous entendez lui donner.
Et si la pratique commerciale trompeuse est une chose et le vice du consentement une autre, ces parallèles qui mènent au même but pour la même chose, peuvent être invoquées sans restriction.
C'est mon analyse.