La question est malhonnête et insidieuse: Que Choisir n'est
pas un acteur artistique à protéger par le droit d'auteur mais
plutôt la mutualisation de moyens d'action. A cet égard, je ne
fais pas trop de soucis: QC vivra s'il y a des consommateurs
prêts à payer pour les défendre et apparemment nous allons
vers un mode suffisamment déséquilibré pour nécessiter cela.
Mais toute malhonnête qu'elle est, cette question permet de
mettre en lumière une bonne thématique:
Quel "business model" pour les acteurs produisant de
l'information dès lors que le coût marginal de la re-
production (= copie) de l'information est nulle ou en tout cas
bien inférieur au coût de diffusion traditionnel ?
C'est en répondant à cette question que nous sauverons les
artistes dont l'utilité sociale n'est pas à démontrer.
Il se peut en revanche qu'au passage nous découvrions que le
réseau de distribution actuel n'est qu'une source de coût et
non de valeur ajoutée.
Et on se demande pourquoi ces gens-là sont ceux qui crient
le plus fort ?
Tout simplement parce que le changement technologique est
en train de prouver qu'ils sont inutiles et dans notre système
économique, il n'y a pas de place (en théorie) pour de tels
acteurs.
Souvenez-vous que les Canuts à Lyon ont jeté le métier à
tisser dans le Rhône parce qu'il menaçait leur business. Ce
n'était qu'un combat (terrible au demeurant) d'arrière-garde
et aujourd'hui, ils ont disparu.
La disparition des acteurs de la distribution tels qu'ils existent
aujourd'hui est en route mais il serait agréable qu'il s'opère
une transition douce.
Cela ne sera possible qu'avec leur collaboration et s'ils sont
en mesure de se renouveler pour retrouver une valeur ajoutée
dans la chaîne de production de l'information.
Messieurs, à vos stylos !