En juin 2008, âgé alors de 81 ans et en difficultés financières, j’ai contracté auprès du Crédit Foncier un Prêt Viager Hypothécaire d’une valeur de 118.000 euros. Le taux de ce prêt étant de 8,5%, je dois aujourd’hui plus de 310.000 euros au Crédit Foncier. Cette dette est virtuelle puisque le principe du Prêt Viager Hypothécaire est que le Crédit Foncier récupère mon appartement à ma mort et se rémunère sur sa vente, sachant que cet appartement est actuellement estimé à 230.000 euros net vendeur.
Aujourd’hui âgé de 93 ans et cloué dans un fauteuil roulant, je souhaite partir en EHPAD pour y finir ma vie. Il me faut donc vendre mon appartement pour ne plus avoir à supporter les frais liés à sa propriété (taxe foncière, assurance, charges de syndic…) et consacrer tout le montant de ma retraite au financement d’un EHPAD.
Le 5 mai 2019, j’ai écrit au Crédit Foncier, pour avoir confirmation de l'apurement de ma dette par la seule vente de l'appartement, comme stipulé au contrat. Le 13 novembre 2019, soit 6 mois plus tard, je reçois enfin une réponse du Crédit Foncier me réclamant 310.000 euros. Le 27 novembre 2019, j’envoie un nouveau courrier à la Direction des Réclamations du Crédit Foncier. Le 16 décembre 2019, je reçois un courrier qui me réclame toujours 310.000 euros. Le 10 février 2020, je finis par écrire à Monsieur Armand Pujal, Médiateur auprès de l’Association Française des Sociétés Financières, qui me répond, le 22 avril 2020, pour m’informer que le Crédit Foncier devrait me répondre très prochainement… Depuis rien.
Incompétence ? Manque de respect ? J’opterais plutôt pour un pari cynique sur mon espérance de vie résiduelle. J’ai 93 ans, je suis en fauteuil roulant ; ils vont gagner. Ils sont jeunes, ils ont la vie devant eux et je m’éteins à petit feu.