Les données brutes disponibles sur l'état des rivières et des nappes souterraines, bien que très insuffisantes et imparfaites, permettent de juger sur pièce les actions passées de l'Etat aussi bien en matière de protection de la ressource en eau qu'en matière d'information publique environnementale : elles révèlent un saccage chronique de la ressource en eau et une désinformation publique chronique sur son état réel.
Un aperçu de l'ampleur des dégradations de l'état des eaux et de l'incapacité de l'Etat à protéger et à surveiller efficacement la ressource en eau est présenté en détails dans le site citoyen Eau-Evolution (http://eau-evolution.fr) dont je suis webmaster. Ce site comprend entre autres -une synthèse sur l'état des eaux et des données sur l'eau, -un livre noir de la qualité de l'eau conçu comme un atlas de cartes de qualité des eaux et des sédiments des cours d'eau et des eaux souterraines, -et un outil de cartographie interactive ludique et pédagogique pour comprendre la qualité de l'eau et sa mesure et pour fabriquer des cartes de qualité personnalisées. Eau-Evolution n'est pas un serveur de données brutes (c'est-à-dire de données de terrain), mais d'informations synthétisées (c'est-à-dire compilées) à partir des données brutes publiques ; ces informations synthétiques concernent l'état qualitatif comme l'état quantitatif des milieux aquatiques, rivières (eau et sédiment) et nappes souterraines (eau). Il présente l'état réel des eaux et des milieux aquatiques vus sous l'angle patrimonial, c'est-à-dire comme espace et source de vie dont les dégradations sont appréciées indépendamment de toutes références réglementaires et de tout usage anthropocentrique, en respectant du mieux possible le principe de précaution. La qualité des eaux et des sédiments des cours d'eau, ainsi que la qualité des eaux souterraines et la qualité des mesures y sont évaluées de façon transparente et indépendante sur la base des données brutes publiques disponibles en particulier pour l'année 2007, première année de la surveillance mise en place dans le cadre de la Directive cadre européenne sur l'eau (DCE). La contamination par les micropolluants chimiques y est autant que possible abordée de façon globale, c'est-à-dire pour les cocktails de substances. Eau-Evolution s'intéresse aussi à l'état des données brutes elles mêmes et montre qu'elles ne sont ni fiables, ni comparables, ni adaptées, notamment pour les micropolluants chimiques.
En plus d'un constat indépendant sur l'état réel des eaux, je propose quelques solutions tout au long des articles du site Eau-Evolution, dont notamment un nouveau paradigme pour l'eau potable et l'assainissement. Je les ai rassemblées dans "Faut-il supprimer le mot "eau" de la constitution ?" (http://eau-evolution.fr/doc/divers.php?lien=eau_ecologi_environnement_president_2012_politique), et je pense qu'elles peuvent servir de base à une discussion constructive.