Messagepar visiteur » 06 janv. 2006, 17:35
TOTALITAIRE
La publicité est omniprésente. 200 milliards de francs en 2000 (le budget de l'éducation était de 380 milliards), 1 million d'affiches (dont un tiers d'illégales), 40 kilos de prospectus par an et par boite à lettre. Son matraquage est incessant. Nous absorbons chaque jour 3 000 publicités, coupures TV et radio, fax et téléphone, internet, tables-cafés, moyens de transports emballés, sacs, vêtements, objets, etc. La publicité commence à faire son intrusion dans les écoles (dans le matériel pédagogique, les partenariats et les ventes de boissons).
Toutes les ressources créatives et les disciplines scientifiques sont mises à contribution pour accroître son efficacité de persuasion. Avec le sponsorat, elle altère l'esprit du sport et s'immisce dangereusement dans la culture. Les médicaments et la médecine ne cherchent plus la santé mais les parts de marché. A coups de millions, les lobbies font leur propagande quels que soient les risques sur l'environnement et les répercussions sur la santé physique et mentale (le monopole industriel pro-nucléaire, l'industrie automobile pour la vitesse et le sur-équipement, les marchands d'alcool, de cigarettes et de sexe qui prétendent vendre du bien-être, etc.).
RETROGRADE ET DANGEREUSE
La publicité propage des idéologies néfastes : sexisme, ethnocentrisme, culte de l'apparence, compétition et escalade sans but et sans fin. Elle n'hésite pas à jouer sur nos pulsions animales, nos souffrances et nos frustrations pour nous vendre cette recette utopique qu'est la consommation qui résoudrait nos malheurs. La publicité génère la violence chez ceux qui sont exclus de tous les biens dont on nous matraque en permanence, la frustration pour celui qui possèdera le bien vanté parce qu'il ne tiendra jamais ses promesses, et des complexes en terme d'image. Son message est de pousser à la consommation au mépris des réalités écologiques, humaines et sociales.
ANTIDEMOCRATIQUE ET INEGALITAIRE
Quelqu'un qui souhaite vivre en société ne peut pas échapper à la publicité. La publicité n'est pas de la communication puisque l'envoi de message se fait à sens unique. Elle a le monopole de l'expression (réduite à un « faire-vendre »). Seuls ceux qui ont de l'argent peuvent l'utiliser. Dans ce système, une grosse entreprise peut se doter d'une image positive et vendeuse même si elle a des mauvais produits à vendre et un comportement irresponsable. Au contraire, un petit producteur aux procédés éthiques se retrouve noyé, faute de moyens. Les plus riches peuvent évidemment asseoir leur domination commerciale, idéologique ou politique. La publicité lie les médias (puisqu'elle les finance) aux exigences des annonceurs-entreprises, donc elle les pousse et les réduit à (ne) rechercher (que) le « chiffre » et l'audimat.
La publicité crée aussi un danger pour l'information : avec la menace de retirer les budgets dont les médias dépendent, les pouvoirs économiques deviennent intouchables.
INUTILE