Messagepar Bara » 16 juil. 2017, 13:39
Le "déréférencement", nommé aussi "droit à l'oubli" ou à l'effacement, existe pour les particuliers, les personnes physiques (la littérature est vaste sur le sujet ; exemple : article 17 du RÈGLEMENT (UE) 2016/679 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 27 avril 2016).
Faut-il le prévoir aussi pour les entreprises ? C'est une vraie question.
Si un problème avec une société a suscité des réactions négatives de la part du client et qu'ensuite le problème a été résolu, combien de temps la trace de ce problème doit-elle demeurer sur le web ? A quel(s) endroit(s) ? Et qui en décide ? La réponse à ces questions, et d'autres sur ce sujet, n'est pas simple mais mérite d'être posée et d'y réfléchir.
Le traitement et le classement par Google de tout ce qui existe sur le web est mystérieux.
Ce classement n'est pas neutre. Ainsi, le lien vers un problème client résolu depuis des années peut se retrouver en première page (sur des millions de résultats) et écarter de nombreux prospects, sans que ceux-ci soient conscients du nombre de clients satisfaits, ou pas, par rapport aux réclamations.
Dans le cas particulier qui suscite le présent échange, il semble que la présence du lien en première page sur Google soit due à une "manœuvre" du client qui a pratiqué, selon son propre aveu dans son message, la technique du "référencement croisé" (c'est-à-dire poster le même message sur plusieurs forums avec chaque fois un lien hypertexte, de manière à faire en sorte que ce message soit "lu" en boucle par Google et que, par cet artifice, il soit listé en première page des résultats Google en saisissant le nom de l'entreprise).
Que Choisir, par la voix de son journaliste Cyril Brosset, a parlé de "manœuvre" de l'entreprise. Je perçois plutôt une "manœuvre" du client qui espère que son message restera en première page de Google pour l'éternité. N'est-ce pas une volonté de nuire ?
Il est donc nécessaire de se poser la question de l'équilibre entre l'information des consommateurs et le droit des entreprises à ne pas être pénalisées indéfiniment, surtout si un problème a été résolu.
Selon Que Choisir, son forum est "un espace de discussion directe entre des professionnels et des consommateurs ; c’est-à-dire des personnes physiques ayant acquis ou fait usage de produits ou services aux fins de satisfaire des besoins personnels. La confrontation des points de vue doit permettre la résolution amiable des incompréhensions et des dysfonctionnements constatés par les consommateurs. L’UFC-Que Choisir n’intervient pas dans ce processus" (ce sont les mots d'introduction aux Règles du forum)
Le but du forum Que Choisir n'est donc pas un moyen d'affaiblir les entreprises ou de détourner des prospects.
En reprochant à une entreprise de vouloir faire déréférencer un lien sur Google, Que Choisir a-t-elle bien mesuré l'enjeu du maintien indélébile sur le web d'informations concernant des personnes physiques ou morales ?
Au demeurant, la question mérite d'être posée non seulement pour les moteurs de recherche mais pour les forums eux-mêmes.
J'observe d'ailleurs que la question de la "suppression" est évoquée dans les Règles du forum Que Choisir. A l'article 7 des Règles, il est prévu que (...) Chaque contributeur peut également demander à ce que tout ou partie de ses contributions soient retirées en contactant le modérateur. Le suivi des sujets/des forums peut être supprimé si le sujet/forum est inactif depuis 3 mois ou si l’auteur ne s’est pas connecté durant 1 an et n’a pas répondu aux courriels de l’équipe de modération l’avertissant du risque de suppression.
Pour y réfléchir.