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Bonjour à tous,

Actuellement ingénieur R&D dans le domaine de la parfumerie, je dois bien avouer que l'article paru ce mois ci dans l'ufc que choisir ne me surprend guère mais me laisse songeur quant à l'effet néfaste qu'un tel discours peut avoir sur le publique ...

Je ne peux nier que les produits cités dans l'article ne sont pas présents, par contre la majorité (CMR mis à part biensur, i.e benzene ou formaldehyde par exemple) des produits cités; allergénes, sensibilisants, phtalates (Diethyl phtalate en particulier) ou BHT sont réglementés entre autre par la communauté européenne qui restreint de façon importante l'utilisation de tels ingrédients mais ne les interdits pas. Il n'est donc pas tout à fait exact de laisser penser qu'aucune loi n'existe pour limiter leur utilisation ...

A contratio Je m'insurge contre une dérive dangereuse qui tend à appliquer de façon systématique le principe de précaution.
La marge de manoeuvre de bien des parfumeurs est limitée par la législation de plus en plus contraignante. Le cas des allergénes (qui ne sont pas interdits mais qui doivent uniquement être signalés sur l'emballage, prouvant au passage leur dangerosité relative) est un bon exemple. En effet, qui n'a jamais utilisé de lavande à des fins de parfumerie ou d'aromathérapie ?? Et bien méfiez-vous puisqu'elle contient au moins 15% de linalol qui est un allergéne, et que dire de l'orange (95% de limonene minimum qui est un allergene) rien que le fait d'en éplucher une vous expose à une dose bien supérieure à celle préconisée par votre journal !!!! La réglementation qui entoure la parfumerie est bien plus contraignante que ce que l'on peut croire (allez donc voir la directive cosmétique ou les normes IFRA qui demandent d'être un spécialiste pour les appliquer). Le parfumeur se transforme lentement en toxicologue, abandonnant au passage sa créativité et son imagination, jamais des parfums aussi prestigieux et célébres de chanel n°5, angel, shalimar, ckone ou drakkar n'auraient vu le jour si les lois actuelles avaient été en vigueur.

En conclusion, soyons vigilents mais ne nous laissons pas emporter par des jugements trop attifs...

JP

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Je travail aussi dans la profession, soyons clair l'article ne parle pas seulement du parfum mais aussi du produit en entier. Vous le savez comme moi un deodorisant electrique contient aussi 50% de solvent. On peut pas dire que c'est ce qu'il y a de mieux non ?
je le rapelle, le meme probleme a ete pose il y a quelques semaine au sujet des detergeants menager (type Ajax savon de Marseille) ou les doses de parfum remantes etaient trop elevees... encore une fois du aux pourcentages de solvent utilises dans les produits....

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jugements trop attifs sans doute , mais il y a bien longtemps que j'ai compris le principe de l'argent qui genere du nimporte quoi , c'est a dire vendre de la xxxx du moment que cela rapporte cordialement jean

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Bonsoir,

Oui, en effet, les industriels nous vendent n'importe quoi dans le but de faire acheter et de faire d'énormes profits au détriment de la santé. Pourquoi les magasins regorgent-ils d'une multitudes de produits "nocifs" similaires, fabriquées par la même société souvent, et ayant le même emploi ? Un ou deux produits ne suffiraient-ils pas ? Nous nous auto-détruisons avec tous ces poisons. Les gros industriels sont irresponsables et devraient être fortement taxés afin de renflouer le déficit de la Sécurité Sociale car ils sont coupables et responsables de dégradation de l'environnement et de la santé. Que font les "Verts" ? Il est vrai que les pistes cyclables sont plus importantes ..... c'est surtout plus médiatique !
Cathisis

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je suis tout à fait d'accord pour avouer que ces produits contiennent des ingrédients bien plus dangereux que le parfum lui même qui sont à l'origine de bien plus de pbs ...
Toutefois comment ne pas faire l'assimilation entre ambianceur parfumé et parfum, les gens de la profession sont bien conscients de cette différence de taille mais le public lui ??? Si vous faites une allergie allez donc voir du coté du parfum, voilà le leit motive de bien des consommateurs, dicréditant ainsi les efforts de législation réalisés et enfoncant encore plus dans l'impunité les autres ingrédients (conservateur, antioxydant ou tensioactif)...

[mf_corre]

Merci de ce point de vue bien argumenté. Quelques détails me troublent toutefois. Nous n'avons jamais dit que l'utilisation des ingrédients n'était pas réglementée. En effet le pourcentage d'incorporation de tel ou tel ingrédient est défini par la réglementation.
Ce qui n'est pas prévu, c'est d'encadrer ce qui se passe une fois que le consommateur ramène le produit chez lui. Nous avons mesuré les concentrations dans l'air des composés organiques volatils. Certains ne se trouvaient pas dans le produit lors de sa fabrication mais sont apparus lors de réactions chimiques par oxydation ou lors de la combustion.
Par ailleurs, si quelques fabricants indiquent clairement les risques allergiques, d'autres ne le font pas car ils n'y sont pas contraints. Les allergènes devront être étiquettés dans les cosmétiques (parfums compris) puis dans les lessives. Pourquoi pas dans les désodorisants ? Les allergies respiratoires et l'asthme sont en progression chez les adultes et les enfants et ceux qui en souffrent savent que ce ne sont pas de troubles de santé bénins.



Marie-France Corre
Directrice des Essais