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Repenser notre rapport à l’air

Mulair
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Repenser notre rapport à l’air

Messagepar Mulair » 22 sept. 2022, 05:10

La mauvaise qualité de l’air est la deuxième cause de mortalité évitable en France avec une surmortalité estimée à près de 100 000 décès par an.

Elle est la cause de nombreuses maladies et affections, principalement respiratoires et cardiovasculaires. Son coût a été estimé à 101,3 milliards d’euros par an dans un rapport du Sénat de juillet 2015 intitulé « Pollution de l’air : le coût de l’inaction ». La France a été condamnée pour ses insuffisances dans la protection des populations vis-à-vis de la pollution atmosphérique par le Conseil d’Etat et la Cour de Justice de l’Union européenne.

L’air que nous respirons est invisible et pourtant il constitue un besoin essentiel à la vie et pour être en bonne santé.

Nos activités d’ordre privé (se déplacer, se chauffer, cuisiner, fumer, etc.) ont un impact direct sur la qualité de l’air qui nous entoure et concernent donc la sphère publique et la sécurité au sens sanitaire du terme. Par exemple, les polluants issus de la combustion du bois de chauffage, reconnus comme cancérigènes, ont une incidence directe sur l’intégrité physique des personnes du voisinage.

L’air est aujourd’hui encore trop peu considéré, ignoré, maltraité, voire traité comme une poubelle, ou plutôt une décharge à ciel ouvert, alors que les déchets sont aussi les particules et les gaz rejetés dans l’air. Le non respect de ce bien commun n’est malheureusement pas sanctionné car peu réglementé.

Dans les villes, la propreté des sols et la sécurité sont souvent mises en avant par les maires ou les candidats lors des campagnes municipales, mais la problématique d’offrir un air « potable » à ses administrés n’est pas souvent abordée. Serait-ce par impuissance, par ignorance, voire par déni ?

Pourtant, en matière de police administrative, le maire est chargé de maintenir « le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques » dont l’air fait intégralement partie.

La propreté de l'air est pourtant, il faut en convenir, infiniment plus impactante pour les habitants que celle des sols. Si j’ai le choix de ne pas boire une eau non potable, je n’ai pas le choix de ne pas respirer, en l’occurrence un air vicié, ce qui est profondément injuste, en particulier pour les enfants, les personnes vulnérables ou les personnes à revenus modestes, vivant à proximité des axes routiers, qui sont les plus exposés.

Il faudrait repenser les atteintes à l’air comme une atteinte à l’intégrité physique des personnes au sens pénal du terme, comme des violences. A ce jour, le trouble anormal de voisinage du code civil est une des rares dispositions existantes pour faire face à des nuisances atmosphériques et/ou olfactives dans un voisinage.

A l’échelle d’un quartier ou même d’un pâté de maisons, introduire dans l’air des gaz et particules de la combustion des moteurs diesel, du chauffage au bois, du tabac et/ou du charbon de bois de barbecue peut rendre l’air totalement impropre à la respiration. Plus la ville est dense, plus il est nécessaire de protéger l’air et ainsi les habitants.

Raison pour laquelle, il apparaît indispensable de créer des lois et réglementations plus protectrices et créer un service public de l’air avec une police spécialisée comme il en existe une pour l’eau ou pour les aliments. Eu égard au coût annuel de la pollution de l’air, ce service public ne coûterait rien voire rapporterait à l’Etat et aux collectivités notamment par une diminution des dépenses de santé.

Former et sensibiliser sur ces questions les gardes champêtres, les policiers municipaux, les policiers nationaux, les gendarmes, les agents de sûreté des réseaux de transports collectifs apparaît indispensable. Il peut s’agir du non respect du règlement sanitaire départemental, notamment pour la distance à respecter avec la maison voisine pour le chauffage au bois, le ramonage des cheminées ou le brûlage de déchets, le non respect de l’article R318-1 du code de la route qui stipule « Les véhicules à moteur ne doivent pas émettre de fumées, de gaz toxiques, corrosifs ou odorants, dans des conditions susceptibles d'incommoder la population ou de compromettre la santé et la sécurité publiques. », du fait de laisser le moteur tourner à l’arrêt, du non respect des interdictions liées au tabagisme (par exemple, l’interdiction de fumer dans une aire de jeux collective, dans les gares ou dans une voiture en présence d’un mineur), pour ne citer que ces exemples. Il s’agirait également d’encadrer davantage les activités humaines dégradant l’air.

Le volet éducatif s’avère avant tout nécessaire avec l’introduction de la préservation de l’air dans les programmes scolaires. La plateforme pédagogique L’Air et Moi apparait particulièrement adaptée pour enseigner le respect de l’air dès l’école primaire jusqu’au lycée.

La lutte contre les émissions de CO2, qui est un des gaz à effet de serre et non un polluant, indispensable soit elle, doit s’accompagner de la lutte contre les polluants à effet sanitaire. Les deux doivent être indissociables pour protéger à la fois le climat et les populations.

JeChoisis29
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Re: Repenser notre rapport à l’air

Messagepar JeChoisis29 » 24 févr. 2023, 22:01

Le seul et unique gros problème sur notre planète, vient de la surpopulation mondiale, que ce soit en Europe ou ailleurs. Tous les autres problèmes découlent de cette surpopulation humaine (pollutions air/eau/sols/océans, diminution des ressources, diminution de la biodiversité, dérèglement climatique, artificialisation des sols en croissance permanente, etc...).

On ne parle quasiment jamais du problème de la démographique humaine dans les débats publiques, alors qu'il est la source de tous ces autres problèmes. En France, on continue de subventionner largement les familles nombreuses au lieu de favoriser les familles à 1 ou 2 enfants max.

Bref, on marche toujours sur la tête, difficile de voir comment les générations futures s'en sortiront.


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Re: Repenser notre rapport à l’air

Messagepar slack » 03 avr. 2024, 18:20

la surpopulation mondiale, que ce soit en Europe ou ailleurs.

L'Europe doit faire moins de 10% alors je dirais ailleurs :mrgreen:

Maintenant imaginez Paris, Londres, NYC, etc... Il y a un siècle. C'était 50 fois plus pollué. D'ailleurs le smog n'existe plus.


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