Cet indicateur est censé permettre un choix éclairé au consommateur pour prévenir l’obésité et les maladies associées et inciter les industriels à améliorer leurs produits.
Or toutes les études montrent que les obèses sont surreprésentés parmi les précaires et les pauvres. Alors que l’obésité était un signe d’opulence au XIXe siècle, aujourd’hui elle tend à devenir marqueur social des indigents.
Ce marqueur des classes populaires n'est pas propre à la France et s'observe dans la plupart des pays occidentaux et, parmi la multitude d'explications mises en avant il en est une communément admise : si vous avez du mal à joindre les deux bouts, si vous peinez à remplir votre réfrigérateur, votre santé ne sera pas votre priorité. A l'inverse, en l'absence de soucis financiers les personnes deviennent plus attentives à leur bien-être et sont d'autant plus sensibles aux campagnes de prévention.
Ce nutri-score, qui n’est pas sans intérêt, rate donc totalement sa cible pour devenir un outil utile pour les personnes qui en ont les moyens. Par ailleurs, il est à craindre que les aliments ainsi valorisés par un bon nutri-score voient leur prix augmenter creusant un peu plus les inégalités.