J’ai récemment mis en ligne une vidéo sur YouTube qui passe en revue les différentes solutions pour se constituer un complément de revenu en vue de la retraite, toujours sans langue de bois, donc avec les points positifs, les points négatifs, mais aussi les risques. Je vais essayer ici de vous en faire un résumé, même si c’est beaucoup plus difficile à l’écrit qu’à l’oral, et surtout, cela prend beaucoup plus de temps, donc je vais essayer de ne rien oublier (et vu le temps que ça va me prendre, je vais le faire en plusieurs fois, en modifiant mon message ensuite, car je ne peux pas aborder tous les supports en une fois).
La première chose à savoir, c’est qu’il peut exister trois leviers pour un tel investissement, le premier est fiscal, sous forme de réduction d’impôt ou de déduction fiscale (ici c’est le cas du PER), le second est le levier du crédit (exemple, j’achète un logement 150 000 € mais je ne les ai pas, c’est le crédit qui va étaler cette dépense dans le temps), et le troisième est le loyer, que l’on trouve sur différents supports et qui permet de payer une partie du crédit.
Commençons par l’assurance vie qui ne bénéficie d’aucun levier, ce qui signifie que je dois uniquement compter sur sa rentabilité, avec, et je ne suis pas le seul à avoir cette analyse, un risque actuel sur les marchés financiers pour plusieurs raisons, dont des risques géopolitiques, une montée en puissance des BRICS, une perte de souveraineté de l’Europe dans bien des domaines, et l’arrivée de Trump au pouvoir qui risque d’aggraver cette perte de souveraineté (je ne développe pas ce serait trop long). Et même les fonds en euro comportent maintenant des risques, car ils sont constitués principalement d’emprunts obligataires, dont environ 1/3 sur la dette de l’Etat (bon courage si vous suivez l’actualité et si les marchés financiers dégradaient notre note), et d’emprunts obligataires d’entreprises dites stables et sures, mais si vous suivez l’actualité, vous savez probablement que dans bien des domaines, l’industrie européenne subit une concurrence de plus en plus forte et qui risque de s’accentuer avec les éléments que j’ai cités avant. A tel point que même Volkswagen, premier constructeur automobile européen ferme des usines. Je ne cherche pas à être alarmiste, je m’intéresse juste à l’actualité, et un emprunt obligataire d’entreprise, consiste à emprunter de l’argent, pour développer l’activité de cette entreprise, moyennant un taux d’intérêt et le remboursement de cette dette à une échéance fixée à l’avance. Donc en cas de défaillance de cette entreprise, ce qui était initialement garanti, risque de ne plus l’être. Je ne suis pas devin, je ne sais pas où va l’économie, mais l’actualité me fait me poser des questions, à vous de juger. Par contre, l’assurance vie est un outil efficace de transmission du patrimoine, mais certainement pas un outil adapté à la fabrication d’un revenu complémentaire en vue de la retraite.
Les SCPI sont en apparence un bon outil, car le système utilise deux des leviers que j’ai cités, le crédit et le loyer. Pour ma part, j’ai arrêté d’en vendre vers la fin des années 2000, car je voyais que ce support devenait à la mode, qu’il y en avait de plus en plus, donc que les prix d’achat montaient, alors que certains immeubles de bureaux peinaient à trouver des locataires, déjà à l’époque. Le principe de ce support est l’investissement dans différents types d’actifs relatifs à l’immobilier, les sociétés de gestion ayant diversifié au fil du temps. En étant vraiment sélectif, on peut trouver encore des bons supports, mais ce qui me gêne, c’est que, contrairement à l‘immobilier classique (un appartement) vous n’avez aucun moyen de contrôle et d’action sur la gestion qui est déléguée à la société qui gère, mais aussi qu’avec la crise immobilière dans l’immobilier professionnel, accentué par la crise Covid et le développement du télétravail, la valeur de certaines SCPI a baissé (donc problème à la revente), et pour rajouter du risque à ce support, vu le contexte économique et social, pas mal de détenteurs de parts de SCPI veulent vendre, ce qui oblige les sociétés de gestion à revendre une partie de leur portefeuille, notamment la partie la plus rentable, qui est la plus facile à vendre et à un prix sans décote. Dernier point qui me gêne, ce sont les frais parfois importants à l’entrée, à la sortie et sur la gestion.
Message complémentaire du 14/12/2024 : Avant de développer le reste, il vient de se passer ce dont j'ai déjà parlé ici sur ce forum et plusieurs fois dans certaines de mes vidéos : l'agence de notation Moody's vient de dégrader la note de la France, à cause du niveau de notre déficit, ce qui signifie que les taux d'intérêts qui servent à financer notre dette pourraient monter.
A suivre, dans l’ordre de la vidéo :
Les résidences services en bail commercial (EHPAD, résidences de tourisme, résidences d’affaires, résidences étudiantes, résidences seniors) : levier crédit et loyers, loyer normalement garanti, pas de contrôle sur la gestion, risque de baisse de loyer (notamment au renouvellement du bail), revente aléatoire (pas en fonction de la valeur réelle du logement, mais de sa rentabilité et du risque), risque de faillite de l’exploitant et parfois indemnités d’éviction si vous voulez récupérer la gestion (cherchez par exemple pour Pierre et Vacances).
Le PER : levier fiscal (versements fiscalement déductibles), mais levier repris à la sortie (rente imposable, mais aussi en cas de sortie en capital), risque en capital (idem à l’assurance vie), contrat « tunnel » (impossible de sortir avant la retraite, même si la fiscalité change), et rien pour les héritiers.
L’immobilier classique (hors Pinel qui s’arrête mais dont vous connaissez mon analyse) : levier crédit + loyer, achat à sa valeur réelle (et non financière), suivi de la gestion, risque locatif (mais assurances), possibilité de revente à tout moment, protection du conjoint et patrimoine à sa valeur réelle pour les héritiers, et marché en forte tension, donc possibilité de hausse des prix.