Double facturation ENI + Prévoyance KSM + Abonnement à trois magazines différents + IBERDROLA en prime

[severinedolivet]

Bonjour,

Je tenais à vous faire part d'une expérience assez grave que ma maman a vécu peu de temps avant son décès. J'espère vraiment que personne n'a vécu la même chose à un tel degré de gravité, ou que ce témoignage permettra d'éviter à d'autres personnes de vivre celle-ci. Ma maman était veuve depuis 5 ans. Elle est décédée en janvier 2022 d'une grave maladie et a passé la plupart de son temps, après la détection de sa maladie, à l’hôpital, en faisant quelques aller-retours chez elle mais très courts. Vivant près d’Orléans (dpt 45), et elle près de Saint-Étienne (dpt 42), un de mes frères, vivant près de chez elle, s’est occupé de relever son courrier pendant ses absences.
Mauvaise surprise : il trouve divers magazines dans la boîte aux lettres, et ne comprend pas ce que c’est. Il en trouve également chez elle, posés dans un coin, encore emballés. En outre, en accédant au compte de ma maman, ayant besoin de vérifier si tous les paiements avaient été effectués, il se rend compte que ma maman se fait prélever par ENI (2 prélèvements), IBERDROLA, KSM et 3 prélèvements inconnus (nous apprendrons plus tard qu’ils correspondent aux magazines). Or, ma maman était abonnée chez EDF pour l’électricité, elle n’avait pas de gaz), et elle ne nous a jamais parlé d’abonnements à des magazines contractés.

Après vérification de ses papiers, il trouve un document signé d’une prévoyance (KSM). Il trouve également un contrat IBERDROLA, mais pas de contrat concernant ENI. Nous découvrirons plus tard ce contrat sur la boîte mail de ma maman (signature par double-clic), qu’elle ne va jamais voir car il s’agit de la boîte mail de mon défunt papa, elle n’était pas à l’aise avec les outils numériques.

Mon frère m’appelle et m’explique ce qu’il a découvert. Je vérifie à mon tour le compte bancaire de ma maman, que j’aidais depuis la mort de mon papa à gérer. Cela faisait quelques mois que je n’avais pas vérifié ses prélèvements, ayant une vie bien chargée avec mes jumelles en bas âge. Effectivement, tous les prélèvements dont il me parle sont nouveaux, je ne les avais jamais vus auparavant. Je cherche un peu sur internet et ne tarde pas à trouver de nombreuses situations similaires sur des forums, mais pas à ce point. Soit c'est Iberdrola, soit ENI qui est en cause, jamais les deux en même temps.

Je profite d’une de mes semaines de congés en novembre 2021 pour venir la voir et vérifier ce qu’il en est. Ma maman m’explique que 2 personnes, se présentant comme venant de la part de ENI, lui ont demandé combien elle payait d’abonnement d’électricité. EDF avait probablement un trop perçu car il y avait eu à une époque une inversion de compteur, ma maman n’était plus débitée depuis plusieurs mois. Elle lui a donc répondu qu’elle n’était pas prélevée en ce moment. Le démarcheur l’a alors menacée de lui couper l’électricité si elle ne signait pas ce qu’il lui présentait. Ma mère, ayant paniqué, a signé tout de suite. Dans son état, ça se comprend aussi. Elle n’a pas compris que ENI n’était pas EDF, elle pensait que c’était un prestataire d’EDF, raison pour laquelle elle ne nous en a pas parlé avant. Elle n’a pas compris qu’elle venait d’être victime d’une vente forcée.

Elle nous affirme qu’aucun démarcheurs de magazines n’est venu, elle ne comprend pas la réception de ceux-ci et les différents prélèvements sur son compte. Elle nous explique aussi que le démarcheur d’ENI lui a affirmé qu’il fallait également qu’elle souscrive à une assurance obligatoire (nous comprenons que c’est la fameux document de KSM), mais il ne lui a pas expliqué en quoi elle consistait. En lisant le contrat, je comprends qu’il s’agit d’une prévoyance, garantissant qu’en cas de perte de salaire, les factures d’eau, d’électricité et de gaz de ma mère seraient couvertes. Or, ma maman était retraitée, donc perte de salaire impossible. Travaillant dans le domaine de la prévoyance, je comprends que ce contrat est une arnaque. Il y a donc eu tromperie, vente forcée, défaut à l’obligation d’information et de conseil concernant l’assurance et abus de confiance. Le démarcheur, ou commercial (honnêtement, je ne qualifierais ce genre de personnes comme arnaqueur), a donc bien profité de son état de faiblesse et a fait d’une pierre deux coups en la faisant souscrire à tous ces abonnements.

Puis elle nous a expliqué qu’environ deux semaines plus tard, une autre personne se présentant comme étant d’IBERDROLA est venue et lui a affirmé qu’elle ferait des économies grâce à eux. Il s’agissait d’une femme. Elle n’a pas compris non plus qu’IBERDROLA était différent de EDF, et du coup différent de ENI. Elle a donc signé.

Cependant, ma maman n’avait qu’un seul contrat d’électricité, elle n’avait pas le gaz. Or, il était impossible que deux fournisseurs d’énergie puissent la prélever pour un seul et même abonnement. De plus, ENI la prélevait deux fois avant que le prélèvement d’IBERDROLA apparaisse. Je pense alors tout de suite à une arnaque qui serait montée via ENI et IBERDROLA à la fois, ne sachant pas qui est véritablement coupable puisque sur internet, je trouve des témoignages similaires, certains concernant ENI, d’autres concernant IBERDROLA, mais jamais les deux à la fois, comme je le disais précédemment.

Le bras de fer commence donc. Via les magazines reçus, je cherche qui les gère. Je passe des coups de fil et contacte par mail les magazines, qui me répondent très rapidement. L’un des magazines me transmet le contrat signé, qui est numérique, et on y voit très clairement que la signature de ma maman est un copier coller. La personne s’est trouvée très mal à l’aise au téléphone lorsqu’elle a sorti le contrat, voyant la signature usurpée et m’a tout de suite proposé de me l’envoyer par mail. Elle m’a précisé que ce contrat fonctionnait pour deux prestataires différents de magazines. Les magazines acceptent, au vu des preuves de la falsification de la signature, et de la vente forcée, d’annuler les contrats, et j’insiste également pour qu’ils remboursent, chose qu’ils acceptent également, l’un d’eux parce que je le menace de porter plainte contre lui s’il refuse, les mots « plainte », « tribunal », « protection juridique » et « abus de faiblesse » lui faisant comprendre que je n’en resterai pas là. Les deux autres n’ont pas émis de contestation, ils ont accepté tout de suite à la fois l’annulation des contrats et le remboursement, au vu de la situation.

Je découvre grâce aux magazines qu’en réalité, ce n’est pas un vendeur d’ENI qui est venu au domicile de ma maman mais un commercial travaillant pour la société EXOSPHERE de Saint-Etienne. Je ne nommerai pas cette personne, elle a bien de la chance, mais j'ai bien son nom et son prénom, je ne vais donner que les initiales : Monsieur D. D., et j'ai trouvé énormément d'informations le concernant sur internet (merci les réseaux sociaux). On retrouve son nom sur certains documents. La société EXOSPHERE est un courtier vendant des abonnements pour le compte d’ENI, KSM et plusieurs magazines. Et là, tout s’éclaire. Nous comprenons tous ces prélèvements suite à la venue d’un seul démarcheur, celui se faisant passer pour salarié d’ENI. Mais je ne considère pas de suite IBERDROLA comme une blanche colombe, car il y a tout de même deux prélèvements pour l’électricité. Il n’a donc pas dû faire les choses correctement et à dû se greffer sur un mauvais compteur (la suite me prouvera que j’avais raison, et que leur service était de très mauvaise foi).

J’ai également contacté KSM par téléphone, et suis tombée sur une plateforme. Après un temps d’attente interminable pour avoir quelqu’un, je demande comment il est possible de faire signer une prévoyance à une retraitée, et la personne me raccroche au nez. Je rappelle une deuxième fois, attends de nouveau un temps interminable avant d’avoir quelqu’un, et je signale qu’on m’a raccroché au nez. Je réexplique le problème, et la personne au bout de fil, peu aimable, m’a dit qu’il fallait faire un courrier, elle a refusé de me passer quelqu’un pour régler le problème par téléphone. Elle m’a expliqué qu’il fallait faire un courrier à l’adresse indiquée sur le contrat. J’ai insisté pour avoir l’adresse, il y en avait plusieurs indiquées sur le contrat (les grandes lignes, les petites lignes, tout est très confus sur ce document). Or, sur internet, il y a une adresse mail pour les contacter. Je leur explique donc la situation en leur envoyant un courriel et leur demande également un remboursement. Après tout, je n’allais pas les contacter par courrier alors qu’il a été très simple pour eux d’encaisser des prélèvements pour une assurance ne servant en rien à ma maman et via la simple venue d’un démarcheur. Malgré de nombreux mails (au nombre de 5 entre le 10 novembre 2021 et le 21 mars 2022), ils n’ont jamais daigné répondre. Alors un courrier n’aurait rien changé, il aurait fallu que je fasse plusieurs relances, et qui plus est en recommandé (merci les frais exorbitants). Le banquier de ma maman m’a expliqué par la suite qu’il avait déjà eu affaire à des problèmes similaires avec KSM, et qu’il suffisait de faire opposition. Ce genre d’assurance cesse dès lors que les prélèvements cessent, et c’est effectivement écrit dans le contrat. Ils n’ont d’ailleurs jamais envoyé de courrier réclamant des sommes dues.

J’ai également contacté IBERDROLA et ENI. Là, cela a pris plusieurs mois pour qu’ils daignent faire quelque chose, et avec de nombreux appels téléphoniques et échanges de mails. Une horreur ! Je n’ai pourtant rien lâché. Sans compter les appels téléphoniques, j’ai eu 21 échanges de mails avec IBERDROLA (entre le 13 novembre 2021 et le 25 juillet 2022) et 23 échanges de mails avec ENI, sans compter leurs formulaires en ligne (entre le 13 novembre 2021 et le 2 juin 2022).

Heureusement pour nous, EDF a un service client de très bonne qualité. Je vous assure que je n'ai aucune action chez eux, je ne travaille pas chez eux, mais je dois avouer que leur service client est juste parfait, en tout cas, il l'a toujours été pour nous. Une dame très compréhensive m’a aidé à refaire passer ma mère chez EDF, et m’a expliqué qu’il était normalement impossible que deux fournisseurs puissent facturer pour deux contrats d’électricité, ENEDIS ne pouvant louer un compteur qu’à un seul fournisseur à la fois. Elle m’a expliqué ce qui s’était probablement passé : ENI s’était greffé sur deux compteurs, d’où les deux prélèvements au nom de ENI, puis à la suite de la venue d’IBERDROLA, ce dernier s’est greffé sur un des deux compteurs. Il a donc fallu trouver le bon compteur pour refaire passer ma maman chez EDF, et là encore, cette gentille dame a fait le nécessaire pour m’aider.

Entre temps, j’ai contacté le banquier de ma maman, voyant que ni ENI, ni IBERDROLA, ni KSM n’essayaient de régler les choses, les prélèvements perdurant de tout côté, malgré que j’ai fait repasser ma maman chez EDF. Pourtant, ENI et IBERDROLA avaient promis de faire le nécessaire à plusieurs reprises, par téléphone et par mail. J’ai pu faire quelques « rappels » de sommes et des oppositions. Cependant, les rappels de sommes ont engendré de nombreux frais bancaires.
J’ai donc demandé également à ce qu’ils remboursent les frais bancaires, cependant, ils ont refusé. IBERDROLA avait accepté dans un premier temps, avec demande de justificatifs. J’ai eu du mal à obtenir les justificatifs demandés, cela m’a pris plusieurs mois, et finalement, lorsque je les ais eus, il s’est rétracté, ce que je trouve scandaleux. ENI a également refusé de rembourser les frais bancaires, et lorsque j’ai commencé à être bien agressive dans mes derniers mails (au bout d’un moment, je pense que ça devient compréhensif, je suis humaine et pas une machine), ils ont bien voulu faire un geste et ont versé la somme de 50 €. Mais ils n’ont jamais reconnu leurs tords, ce que je trouve scandaleux.

Bien entendu, j’ai porté plainte par procuration pour ma maman, qui n’était pas apte dans son état à se déplacer et à gérer cette situation. Ce n’était pas simple car je ne vis pas près de chez elle, et mon frère n’avait clairement pas le temps de passer à la gendarmerie avec son bébé venant de naître. De plus, c’est moi qui avait monté le dossier, il était donc plus judicieux que je m’en occupe. Mais je n’ai pu le faire que quelques mois plus tard, après la pose de nouveaux congés et un nouveau déplacement dans le 42. J’ai apporté toutes les preuves que j’avais recueillies et tout ce que j’avais pu trouver sur internet pouvant aider au dossier (le dossier était d’ailleurs énorme), mais je doute que quelque chose en découle, malgré le superbe travail du gendarme qui s’est occupé de cette affaire pendant plusieurs mois. Il me tient régulièrement compte de l’avancée et de la stagnation des choses et m’explique pourquoi ça avance ou pourquoi ça n'avance pas. ENI lui a mis de nombreux bâtons dans les roues, malgré les réquisitions, ils ont mis énormément de temps à répondre et à donner certaines informations. Le dossier a été transmis au parquet il y a peu, nous croisons les doigts pour qu’une peine soit infligée au coupable, même si elle est légère.

Ce qu’a vécu ma mère avant sa mort est un véritable traumatisme, et ça ne l’a pas aidé à combattre la maladie. De notre côté, mes frères et moi avons dû passer énormément de temps à gérer ces problèmes, eux sur place et moi via l’envoi régulier de mails à tous les organismes concernés (sans compter les appels téléphoniques), y compris le banquier de ma maman et son notaire après sa mort, alors que nous avons également nos enfants en bas âge à gérer et notre vie professionnelle, ce qui n’était vraiment pas évident et très stressant. Notre deuil n’en a été que plus difficile également. Savoir que notre mère avait été victime de tels agissements et dans son état, ça nous a longuement perturbés.

ENI a également fait appel à un cabinet de recouvrement, RECOCASH, qui n’était d’ailleurs pas du tout sérieux. Le total de la somme réclamée était supérieur aux sommes indiquées. Je l’ai bien remis à sa place. Un seul mail a suffit, nous n’avons plus jamais entendu parler de ce cabinet, mais il s’est bien gardé de répondre et de s’excuser.

Le gendarme en charge de ma plainte m’a précisé que je pourrais faire appel au tribunal de commerce pour les sommes non remboursées par les prestataires, mais à quoi bon ? Ça me coûterait bien plus cher que ce qu’ils doivent, ça prendrait des mois, voire des années, les tribunaux étant engorgés, et honnêtement, cette situation m’a déjà suffisamment épuisée.

J'espère que ce témoignage pourra en aider certains à éviter ce genre de piège, car il est très difficile d'en sortir.

Une bonne journée à tous.

[Melissa191015]

Bonjour, je me permet de vous relancer vis à vis de votre message ( qu'elle histoire vous avez bien eu du courage et toute mes condoléances pour votre maman).
Suite à votre lecture j'ai était victime aussi des prélèvements KSM depuis un certain temps, j'ai fait opposition à ses prélèvement. Je voudrais savoir si à ce jours ils vous réclamer les sommes dû ?
Cordialement.