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dépistage cancer de la prostate

mimile
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dépistage cancer de la prostate

Messagepar mimile » 10 oct. 2013, 20:22

Très récemment Que Choisir indiquait comme dépense inutile pour la sécurité sociale le dépistage du cancer de la prostate ( plus de 60000 cas par an ) en argumentant que la HAS le déconseille. Je crois qu'on peut douter des autorités sanitaires depuis l'affaire du mediator. L'avis des urologues qui ne sont pas tous des affairistes mérite d'être écouté.
Ils pensent qu'il faut faire un psa dès la quarantaine pour avoir une valeur de référence. Ensuite vers la cinquantaine faire un dosage tous les 3 ans puis plus souvent uniquement si le psa augmente nettement. Le but est de mettre en évidence une accélération de la hausse qui est souvent le le signe d'un cancer agressif ( un cancer sur 5 environ ). D'autres examens permettent alors de faire le diagnostic (imagerie puis en cas de doute sérieux biopsies ) et d'engager un traitement le plus léger possible donc moins coûteux car très précoce, et notamment d"éviter la chirurgie qui provoque très souvent des séquelles désastreuses. Si les examens ne sont pas significatifs, le spécialiste doit orienter vers une simple surveillance, cette façon de procéder qui se généralise évite les traitemenrs inutiles qui ont été tellement dénoncés et ont discrédité le dépistage et l'urologie...
La situation actuelle est anarchique. Certains généralistes multiplient les dosages de psa sans raison valable, ( surcoût pour la ss qui rembourse quand même ) d'autres ne le prescrivent pas et des malades se retrouvent avec un cancer métastasé avancé qui aurait pu être évité ou au moins très retardé.
Les sommes considérables économisées pour le traitement d'un seul cancer avancé permettraient de financer des millers de dépistages.( 9000 décès environ par an )
Le prix d'un psa est de l'ordre de 22 euros.
Le dépistage est le seul moyen actuellement d'enrayer suffisamment tôt les cancers agressifs. Les symptômes ne surviennent que lorsque le cancer est incurable. Le dépistage est sans aucun inconvénient ( prise de sang ) contrairement au dépistage du cancer du sein.
Je précise que je n'ai aucun lien avec des professionels de santé quels qu'ils soient.
Je suis seulement un patient dont le cancer agressif très dangereux a été stoppé grâce au dépistage et qui aurais été soigné beaucoup plus tôt si le dépistage avait été plus rationnel. Si j'avais écouté la HAS je serais actuellement soigné de façon palliative pour un cancer des os avec une espérance de vie très réduite et misérable. Je pense à tous ceux qui, mal informés, auront un très mauvaise surprise.

beuverou
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Re: dépistage cancer de la prostate

Messagepar beuverou » 07 nov. 2013, 21:20

Je suis en désaccord avec votre analyse pour les raisons suivantes:
les test PSA ne marche qu'une fois sur 5 au delà du seuil recommandé de 4 et il oublie bioen des cancers agressifs qui ne donnent pas de signes. Mais ce n'est qu'un grief mineur s'il sauvait des vies.
Les biopsies complémenataires vont entraîner un décès pour 1000 h soit presque 200 personnes en France.
Les cancers alors diagnostiqués sont pour la plupart des cancers d'évolution lente qui ne menaçaient pas la vie des personnes ou tout au moins ne modifiaient pas son espérance de vie.
les études évoquent mois de 1 décès sur 10 si ce cancer n’était pas traité.
Mais ces personnes vont subir des traitements lourds et délèteres, impuissance , incontinence et autres. ( 25 000 prostatectomies en France environ contre 5000 en Grande Bretagne pour un nombre de décès assez proches ).
Peut être ces traitements seraient encore admissibles si ils sauvaient des vies.
Malheureusement les bénéfices semblent plus qu’hypothétique, l'institut du cancer américain sur son site : sur 1000 h dépistés , il y aura 100 diagnostic précoce. Par suite 50 h seront traité avec pour certains des séquelles graves qui sont bien répertoriées. Mais 45 h ne seraient jamais morts du cancer si on les avait laissé tranquilles , 4 mourront malgré tout d'un cancer de la prostate et .... peut -être 1 en sera épargné. Pas terrible ces résultats !
Une étude très récente du Pr Boniol en France évoque même un bénéfice négatif.la question se pose si le dépistage ne fait pas plus de dégâts que la maladie, si on inclut les morts par biopsies ou conséquences des traitements.
Quant à la surveillance active il s'agit d'une torture psychologique et physique ( faites des biopsies répétées pour voir ) qui conduit inévitablement à la table d'opérations.
Pour reprendre une formule du dr Délépine qui s'interroge aussi sur d'autres dépistages.
Le dépistage des cancers se traduit par un gâchis humain et un scandale financier.
Derrière ceci il est probable que d'autres intérêts que ceux des patients aient prévalu.
Les éléments de réponse que je vous donne ont été publiés dans des revues internationales de qualité. ( BJM , Cochrane, etc...)


Que faire en cas de litige ?

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gilu
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Re: dépistage cancer de la prostate

Messagepar gilu » 07 nov. 2013, 22:45

Tout à fait d'accord avec BEUVEROU,car moi aussi j'ai eu droit à "ma "prostatectomie totale,et comme le toubib qui m'a diagnostiqué mon problème était juge et partie(car c''est lui qui m'a opéré)et après coup j'ai pris connaissance qu'il y avaient d'autres solutions ou thérapies dont il ne m'a jamais parlé et qu'il ne m'a jamais proposé bien sûr .Il opérait dans un établissement privé dans lequel j'ai du passer aussi pour subir une radiothérapie (car selon lui , ailleurs ce n'était pas si bien !)
Puis avec le temps et les publications qui sont parues sous l'autorité d'organismes officiels,je me considére maintenant comme un "opéré abusif" et depuis je vis avec mon incontinence et les souvenirs de ma vie sexuelle qui n'existe pratiquement plus

dj55
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Re: dépistage cancer de la prostate

Messagepar dj55 » 21 févr. 2014, 22:18

J’ai bien peur qu’une chasse aux examens dits inutiles, voire dangereux, ne cache en fait qu’une volonté d’économie, préjudiciable à la santé des personnes. Je pense la même chose des décisions de ne plus rembourser certains médicaments parce que jugés parait-il inefficaces. Et combien de personnes en pâtiront, en n’étant plus dépistés, en n’achetant plus des médicaments jugés trop couteux?
Pour rester dans le sujet « dépistage cancer de la prostate » lancé par Mimile, je voudrais par mon expérience contredire Gilu: mon généraliste a commencé à me prescrire des analyses pour évaluer mes PSA vers mes 45 ans (simplement en l’ajoutant à d’autres analyses pour d’autres recherches n’ayant rien à voir). J'ai aujourd'hui 59 ans et c’est grâce à cette surveillance que nous avons constaté une progression régulière de mes PSA ces deux trois dernières années. Mon généraliste m’a demandé de prendre l’avis d’un urologue. Ce dernier m’a fait une biopsie en décembre 2012, qui était négative, mais comme mes PSA continuaient à grimper et que le toucher rectal avait changé, il a refait une biopsie en Mars 2013: résultat 3+4 sur l’échelle de Gleason (qui s'est révélée être en fait 4+3 à l'analyse de la prostate retirée). Il faut préciser que mon urologue n’opère pas, car notre hôpital de petite ville a perdu sa chirurgie. Il a soumis mon cas à ce qu’il appelle un « staff » de professionnels, et ce staff a pensé que la prostatectomie était dans mon cas la meilleure solution, car aux examens complémentaires, il s’avérait que les cellules cancéreuses n’étaient pas sorties de la prostate. Mon urologue m’a dit qu’il connaissait tous les chirurgiens des villes environnantes capables de faire cette intervention, et il m’a laissé choisir entre les hôpitaux et les cliniques privées: j’ai choisi le CHU car j’ai pensé que ces chirurgiens étaient peut-être plus spécialisés par disciplines et donc avaient peut-être plus d’expérience. Mon urologue n’avait donc rien à gagner dans cette intervention chirurgicale. Trois mois après l’intervention, j’ai revu le chirurgien, qui m’a annoncé que mes PSA montraient un cancer résiduel et qu’il me faudrait faire de la radiothérapie trois mois plus tard (six mois donc après l’opération). Nous sommes à ces six mois aujourd’hui, et mon urologue lui pense que la radiothérapie peut attendre, que l’on peut simplement surveiller les PSA. Comme vous le constatez, il n’y a pas une volonté de surenchérir dans les traitements. Et je remercie mon généraliste d’avoir été à l’origine d’une surveillance qui a peut-être empêché un développement trop important du cancer de la prostate.

gilu
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Re: dépistage cancer de la prostate

Messagepar gilu » 22 févr. 2014, 09:31

Je suis entièrement d'accord avec dj55. Malheureusement dans mon cas je n'ai pas eu le même suivi.Quand j'ai été mis dans les mains du seul urologue de l'endroit,après un dépistage très tardif d'une prostate volumineuse,je n'ai eu que pour seul choix,ce que l'urologue décidait et qu'il pratiquait.Et j'ai eu à subir la panoplie complète de tout ce qui pouvait se faire dans l'établissement privé où en dehors de son cabinet il opérait
Bien sûr que j'ai signé l'avis éclairé,n'ayant pas d'autres avis et aucune compétence personnelle.C'est bien plus tard,à la lecture d'articles sur le cancer de la prostate que je me suis rangé dans la catégorie des opérés pour le business.
Et pour le moment,je me contente de mon généraliste pour me faire prescrire tous les 6 mois une analyse du PSA et les médicaments sans qu'il y ai de dépassement d'honoraire.
Quand j'en avais informé l'urologue,je me suis entendu répondre que ce n'était pas sûr que mon généraliste accepterai de me suivre dans cette voie.J' ai expliqué ma situation à ce dernier,en lui demandant de regarder pour lui-même combien de personnes qu'il avait dirigées vers cet urologue,avaient eu d'autres alternatives à ce que j'avais subit.
Pour ma part,parmi,toutes celles que j'ai pu rencontrer depuis ,autour de chez-moi et qui sont passées par cet urologue,ont eu droit au même traitement que moi à l'exclusion de toute autre méthode possible ailleurs

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