Messagepar JiPe38 » 07 oct. 2018, 13:33
Marque : Subaru
Modèle : Forester
Année : 2007
Kilométrage : 160 000 km
Motorisation : EJ204 (essence 2l atmo 160cv AVCS)
Boite : automatique
Problème :
Pertes de puissance de plus en plus fréquentes en dessous de 3500 t/mn accompagnées d'un ronflement bizarre.
Après lecture de nombreux forums Subaru en Europe ou Australie (ce moteur n'est pas diffusé sur le continent américain), il s'avère que ce défaut est général, sur les Forester, Impreza, Legacy équipées de ce moteur. De nombreux propriétaires ont dépensé de fortes sommes pour tenter de régler le problème : en vain. Les analyses les plus pertinentes du problème, issues d'ingénieurs travaillant sur les moteurs en question et qui s'expriment sur les forums, tournent autour d'un dysfonctionnement du système AVCS.
Ce système (active valve control system) effectue un décalage angulaire des arbres à came d'admission (il y en a deux sur un moteur boxer). Le principe est qu'un vérin rotatif à palettes, situé à l'intérieur de la poulie d'entrainement de chaque arbre à came, est piloté par le calculateur du moteur par l'intermédiaire d'une électrovanne qui règle une quantité d'huile (moteur) envoyée au vérin. En dessous de 3500 t/mn, on décale ainsi la courbe d'ouverture des soupapes d'admission d'un certain angle, fonction de la vitesse et de la charge (appui sur l'accélérateur).
Il semble bien qu'un décalage hors limite de l'angle de calage de soupapes provoque la panne. Le noeud du problème serait que les oscillations dans l'AVCS provoquent alors des claquements mécaniques (un ronflement moteur), les dits claquements étant perçus par le capteur de cliquetis dont est équipé le moteur, et que le calculateur interprète cela comme "trop d'avance à l'allumage". Le calculateur introduit donc du retard à l'allumage, cela de manière cumulative pour faire cesser le cliquetis, qui évidemment ne cesse pas, jusqu'à ce l'angle de retard à l'allumage soit hors limite. Un spécialiste russe prétend même que sur certaines versions du logiciel du calculateur, l'angle de retard à l'allumage, codé sur 8 bits, déborde et qu'il en résulte un bogue !
Le fabricant proposerait d'une part de respecter scrupuleusement le préconisation sur l'huile moteur (5W30), de vidanger souvent, et aurait une version du logiciel qui, sans l'éliminer, retarderait l'apparition du défaut : un emplâtre sur une jambe de bois...
Lorsque les moteurs vieillissent, quasi inéluctablement le système AVCS ne fonctionne plus et les conducteurs se retrouvent avec des véhicules inconduisibles voire dangereux. Le pire est que, lorsqu'on effectue un "reset" du calculateur, le défaut disparait pendant quelques dizaines de kilomètres, le temps pour le logiciel d'effectuer un nouveau cycle d'apprentissage des paramètres moteur. Ce laps de temps de fonctionnement correct permet donc aux propriétaires concernés, souvent lassés de payer en vain pour faire disparaitre ce défaut, de faire essayer le véhicule à un ou des acheteurs et de s'en débarrasser, en prenant soin de déconnecter la batterie pendant quelques dizaines de minutes avant un essai !
Que Subaru ait introduit ce défaut "systémique" dans ce moteur par souci d'économie, sans évaluer les conséquences sur la fiabilité de ses véhicules, ou qu'il s'agisse d'une volonté délibérée de faire envoyer à la casse les véhicules pour qu'ils soient renouvelés ne change pas grand chose pour les propriétaires concernés. J'ai tendance à penser que lorsqu'on a ce type de problème, on change non seulement de véhicule mais aussi de marque, que Subaru doit en être conscient, et que donc il s'agit là plus d'une politique de l'autruche face à un défaut systémique de conception que d'une volonté à priori de rendre les véhicules non fiables.
Un recensement des propriétaires soumis à cette panne me parait indispensable. A voir si une action groupée en "obsolescence programmée" ou "correction d'un défaut de conception" est possible, avec l'aide de QC.