Une affaire vite réglée.
Version courte
Jour J : création du compte et première commande chez Ubaldi.
J+1 : expédition du colis.
J+2 : présentation du colis par Chronopost ; refus du colis par le client ; décision d’Ubaldi de rembourser le client.
Version longue
1- Pour commander, il faut évidemment accepter les Conditions Générales de Vente de Ubaldi.
Le client qui les lit n’est pas forcément en mesure de juger de leur légalité ni d’anticiper leur portée réelle.
2- Ubaldi avise le client par mail de l’expédition du colis et en rouge énumère les recommandations à respecter à la livraison. Ci-après les deux premières :
- ouvrez le colis pour vérification avant signature du bon de livraison.
- refusez le colis si le transporteur ne le permet pas.
Ubaldi conclut en rouge et en caractères gras :
- Aucune réclamation ne sera acceptée en cas de non respect de ces recommandations.
3- Chronopost s’oppose à l’ouverture du colis avant la signature du bon de livraison
4- Le client refuse le colis.
5- Ubaldi avisé s’excuse pour les désagréments occasionnés et rembourse le client.
Commentaires
Sachant ce que chacun sait du comportement des livreurs pressés et surbookés, il est clair que quiconque voudrait respecter ces fameuses recommandations ne pourra que refuser toutes les livraisons. Il est tout aussi clair que si c’était le cas l’enseigne aurait disparu du paysage depuis longtemps.
Ubaldi sait bien que la majorité des clients signeront sans avoir contrôlé le contenu du colis.
Dès lors se pose la question de l’objectif visé par ces avertissements.
On peut se demander pourquoi Ubaldi met la pression sur le client alors que nombre de ses concurrents soumis à la même réglementation sont bien moins frileux s’agissant des conditions de livraison.
On peut douter que ces recommandations à respecter soient une réécriture de la vieille formule : « Nos marchandises voyagent aux risques et périls du destinataire »
Alors de quoi s’agit-il ?
On en est réduit à émettre une hypothèse que d’ailleurs les intervenants de Ubaldi sur le forum pour soigner son e-réputation viennent conforter :
Ces recommandations sont-elles un premier rideau de fumée pour tenter d’écarter les futures réclamations des clients (le deuxième rideau de l’enfumage consistant à entretenir la confusion entre nécessité de réparation & retour chez le fabricant, remboursement & bons d’achat ou à-valoir, garantie commerciale & garantie légale, … etc …) ?
Bref, avec ses recommandations à respecter, Ubaldi met-il en place préventivement un argumentaire - à destination des clients qui ne connaissent pas leurs droits - visant à retarder l’incontournable en cas de contentieux, à savoir - dans le cadre de la garantie légale de conformité - le retour du produit chez le vendeur dès lors qu’il ne répond pas aux attentes du client ?
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11094
"Lorsque vous achetez un produit ou un service numérique, il doit être conforme à l'usage attendu et à la description faite par le vendeur. En cas de défaut existant au moment de la délivrance du bien ou du service, vous pouvez mettre en œuvre la garantie légale de conformité. Le défaut doit vous apparaître dans un délai de 2 ans à compter de la délivrance du bien, qu'il soit neuf, d'occasion, reconditionné, ou qu'il s'agisse d'un service numérique. En cas de litige, vous pouvez faire appel à un médiateur puis saisir la justice en cas d'échec."