L’utilisation des diodes électroluminescentes (LED) dans le domaine de l’éclairage tend à se généraliser, où elles remplacent progressivement les lampes à incandescence, à halogène ou fluocompactes (« néons à basse consommation»). Elles ouvrent également de nouveaux champs d’application, par exemple dans l’éclairage des écrans. Si ses avantages sont incontestables, la LED pose un certain nombre de problèmes écologiques peu médiatisés.
Deux problèmes pas si anodins :
- les LED sont encore difficilement recyclables (mais les industriels travaillent le sujet ) et nécessitent terres et métaux rares ou stratégiques pour leur fabrication (or, gallium, indium)
- l’éclairage public nocturne pose un problème car le spectre des LED attire d’avantage d’insectes et pourrait perturber des espèces comme les chauves-souris.
Mais il existe un autre aspect dans l’utilisation des LED, dont on parle encore peu, et qui s’apparente à un vrai scandale.
Nos petites diodes se présentent sous forme de petits plots qui peuvent s’intégrer dans beaucoup de supports : boîtiers, capsules, rubans, guirlandes et aussi les ampoules aux culots classiques de nos luminaires. Et c’est là que la chose se corse. On trouve maintenant sur le marché de plus en plus de luminaires d’apparence classique qui fonctionnent aux LED mais dont on ne peut plus changer l’ampoule. Les LED y sont « intégrées ».
Cela n’est jamais clairement affiché, on pense acheter un spot ‘normal’ pour sa salle de bain et on se retrouve avec un objet qu’on sera obligé de jeter lorsque la LED aura grillé. Tous les vendeurs vous répondront « oui, mais 25.000 heures, ça fait beaucoup ». Soit, mais la lampe de chevet héritée de ma grand-mère doit être à 100.000 heures de vie.
Au moment ou nous sommes en train de lutter contre l’obsolescence programmée des objets et qu’on promeut et encourage l’économie circulaire, il semble aberrant de créer des luminaires à durée de vie déterminée et non réparables. Je ne parle pas uniquement du prix de l’objet, qui peut varier de 35 € à 200 €, mais de tous les matériaux qui le composent et de l’énergie nécessaire à sa fabrication, à son recyclage, etc…
Réclamer une interdiction de ces produits semble utopique. Par contre, un boycott du consommateur pourrait avoir un certain effet. Pour cela, il faudrait encourager le législateur à imposer un étiquetage d’avertissement lisible et visible. « Attention : pour ce luminaire il n’existe pas d’ampoule de rechange».
Si on doit continuer à vivre avec ces objets, on pourrait mener une réflexion autour de l’obligation de réparation sur une période de garantie plus longue qu’actuellement. Une obligation de garantie de longue durée, voire « à vie » inciterait peut-être certains fabricants à intégrer les LED dans des ampoules remplaçables par le consommateur.
Il faut à tout prix freiner ce nouveau boom, avant qu’il ne soit trop tard. En l’attente d’une évolution législative ultérieure, nous appelons donc les consommateurs à rester vigilants lors de leurs achats et à préférer systématiquement un luminaire qui reçoit une ampoule LED à un luminaire aux LED intégrées.