Bonjour Laurent,
La hausse des cours de l'électricité est une réalité qui s'impose à tour. Sur le marché journalier européen, le MWh était à 30 euros en octobre 2019, à 40 euros en octobre 2020 et il est à 120 euros en octobre 2021.
Les opérateurs, pour amortir ces fluctuations, font des achats à terme. A un moment donné, il se positionnent acheteurs de "tant de MWh" à tel prix, dans tant de mois.
Il y a eu une pandémie avec un ralentissement d'activité majeur et sans visibilité sur la reprise de cette activité. Donc, les achats à terme se sont tassés, les opérateurs n'achetant pas de MWh qu'ils ne pourraient revendre à personne. Mais en cette fin d'année, la maladie se tasse, la vie d'avant reprend plus vite que beaucoup le pensaient. Pour combler le déficit de "stock" de MWh, les opérateurs sont contraints d'acheter sur le marché, au jour le jour, les MWh pour servir leurs clients.
Beaucoup d'opérateurs ont augmenté en conséquence leurs tarifs, d'autres (Leclerc) ont quasiment résilié tous leurs clients allant même jusqu'à offrir 50€ à ceux qui résiliaient avant la deadline contractuelle. C'est vous dire l'état de panique coté opérateurs ...
Tout ceci s'inscrivant dans un contexte où le photovoltaïque et l'éolien ne sont pas au rendez-vous, où EDF ne sera pas en mesure de fournir plus d'électricité en 2022 qu'en 2021.
Seul info postive, en raison des abondantes précipitations du printemps, tous les bassins hydrauliques sont pleins, ce qui devrait éviter une situation de crise cet hiver.
Total Energie semble tellement désolé par cette situation qu’elle en oublie l’hypothèse d’une baisse de ses marges pour protéger les consommateurs et propose en échange une liste de conseils à deux balles sur le thème (emprunté à Coluche) : « Expliquez-nous de quoi vous avez besoin, nous vous expliqueront comment vous en passer… »
C'est cynique, mais Total est une boite privée qui rend des comptes à ses actionnaires et la baisse des marges n'est pas un truc qui plait aux actionnaires.
Néanmoins, il est probable qu'ils aient joué sur les deux plans : augmentation du tarif et baisse (modérée) de ses marges pour que son offre conserve un peu d'attrait par rapport au TRE