Gare aux raisonnements erronés

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en page 5 du dernier numéro de Que Choisir figure une
démonstration établissant le prix du baril de pétrole à 86,40
euros lors de l'entrée en vigueur de l'euro (1999 : date de sa
création ou 2002 : date de sa mise en circulation ?) et
aujourd'hui à 69,44 euros. Soit une baisse alors que les
carburants ont augmenté comme nous le constatons tous.
Hors, quelle que soit la date retenue, 1999 ou 2002, la
démonstration repose sur des chiffres erronés. A l'époque le
baril de pétrole ne valait pas 72 dollars mais 11 dollars en
1999 et 19 dollars en 2002 ! Donc, malgré la chute du dollar,
il a malgré tout augmenté considérablement en euros,
voyant son prix multiplié par 7 depuis 1999 et par 3 depuis
2002. Pour autant, les carburants n'ont pas augmenté dans
les mêmes proportions. Reste qu'il est toujours justifié de
protester contre ces tarifs, considérant les bénéfices
ahurissants que publient d'année en année les compagnies
pétrolières. (pour vérifier les chiffres, voir le site internet de
la Direction Générale de l'Energie et les Matières Premières,
dépendant du Ministère de l'Economie et des Finances: www.industrie.gouv.fr/energie)

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Tiens en 1999 , le prix du baril serait revenu presque au même
prix qu'avant le 1er choc pétrolier, bizarre vous avez dit bizarre.
S'agit-il de désinformation ?
Gut

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Non, pas désinformation, mais ce que l'on a appelé le "second
contre choc pétrolier", soit une baisse d'environ 35% en 1998 et
un retour au prix du début des années 70, suivi d'une hausse de
plus de 40% en 1999. Rien de bizarre à cela, juste la
conséquence de la crise économique qui a frappé le monde dans
les années 90, entraînant une chute de la demande, suivie d'une
reprise conjuguée à la décision de l'OPEP de limiter la
production de pétrole.

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Moi aussi cet article m'avait interloqué, je faisais a priori confiance à Que Choisir pour avoir un minimum vérifié le calcul.

Mais effectivement les chiffres donnés sont erronnés, et donc le raisonnement faux: il s'agit plutôt d'un "hoax" circulant sur Internet, ou d'une tentative d'intox.

C'est dommage que Que Choisir ait amplifié ce bruit, en lui donnant sa crédibilité. J'espère qu'ils publieront un correctif dans le prochain numéro

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J'espère lire dans le prochain Que Choisir un erratum pour corriger cette pseudo démonstration... Si ce n'est pas le cas, je commencerai à émettre certains doutes sur la façon dont UFC Que Choisir traite ses enquêtes que je lisais assidument jusqu'ici.

Les prix des carburants étouffent aujourd'hui de nombreuses personnes/familles/entreprises qui n'ont pas d'autres solutions, jusqu'à les mettre dans les pires difficultés financières. Cependant , même si le fond est louable, ce n'est pas en prêchant le faux que l'on défendra le vrai.

De même, on ne manque d'attaquer les compagnies pétrolières qui font plus que profiter de la situation de façon tout à fait indécente.
Ne pas oublier également l'État qui se sucre largement (34 milliards d'euros). Maintenant quelles nouvelles recettes fiscales pour compenser cette manne ?
Enfin, pas les moindres, les pays producteurs qui ont laissé la situation se déséquilibrer pour en arriver là où nous sommes. Pour mémoire, 85 % des réserves mondiales sont dans leur mains (15% "seulement" pour les grandes compagnies). Ces états sont aujourd'hui en train d'accumuler des sommes considérables, sans que cela ne vienne enrichir leurs peuples (cf. le Gabon ou le Nigéria par exemple).

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Que Choisir a publié son erratum.
Je salue leur honnêteté intellectuelle. Je continuerai à lire cette revue avec plaisir, tout en conservant vigilance et esprit critique.