J’ai été ravi qu’enfin le scandale apparaissent au grand
jour (car c’en est un, au vue de l’usage intensif et de la
nature délétère de ces produits dans nos maisons et
locaux professionnels aujourd’hui). Toutefois, j’estime
que l'article aurait dû préciser une importante nuance
concernant les encens en bâton ou en cône qui sont
nommés malheureusement assez maladroitement
encens “traditionnel“. C’est dommage. Car il y a là une
confusion de taille qui peut largement induire en erreur
le lecteur non averti.
J’ai repris des étude de médecine après avoir suivi
initialement une formation d’historien botaniste,
spécialisé dans les médecines végétales antiques et
médiévales occidentales. Or, l’encens - véritable - a
toujours été employé, depuis des millénaires, comme
agent de purification des lieux, au sens large.
C’est donc bien sur la valeur du terme "traditionnel"
qu’il y a erreur. Elle est de taille. De même que, dans le
langage courant, nous parlons, à tort, de médecine
“traditionnelle“. Lorsque nous évoquons la pratique du
médecin généraliste d’aujourd’hui, nous devrions en
fait utiliser l’appellation exacte qui est médecine
“conventionnelle“. La médecine traditionnelle désigne
toute thérapeutique ancienne ou appartenant à un
peuple de civilisation étrangère à la nôtre.
Il en va de même pour les encens. Néanmoins, sous
le terme d’encens “traditionnel“ sont cités …les pires
qui soient, c’est-à-dire les bâtonnets d’une grande
marque commerciale ou ceux vendus en grande
surface! Ce ne sont pas des encens traditionnels,
mais bien des encens industriels, ou synthétiques,
termes plus appropriés. Dans cet article, on jette
malheureusement le bébé et l’eau du bain, laissant
planer un affreux doute en faisant un injuste
amalgame. Seuls les bâtonnets d’encens tibétains ou
japonais auraient encore aujourd’hui une valeur non
agressive.
La différence tient donc entre encens synthétique et
encens naturel. LE véritable encens TRADITIONNEL
est l’encens en larmes. Par larmes d’encens, il faut
entendre ces gouttelettes tirées d’arbres ou
d’arbustes, pour la plupart d’origine méditerranéenne
ou tropicale. C’est une résine, telle la sève de pin, que
l’on récolte et que l’on fait sécher. Elle se présente
ensuite sous forme de poudre ou de cristaux de
couleur, souvent jaune ou brune. On les dépose sur
des charbons ardents ou des braises, et s’élèvent
alors des volutes parfumées, rappelant notre “encens
d’église“, lui-même composé à partir de ces résines.
On trouve ainsi la myrrhe, le benjoin, l’oliban, le mastic,
l’opopanax ou le styrax, dont nombre d’entre nous n’ont
souvent jamais respiré les effluves, voire même parfois
jamais entendu parlé. Il faut dire que le prix n’est pas
non plus le même que celui des bâtonnets d’encens.
Pour l’amateur d’arômes et de parfums, les larmes
d’encens sont aux bâtonnets ce que le véritable thé en
vrac est aux infuset