« POV » (Point Of View, ou « point de vue » pour les moins branchés) : bienvenue dans l’épopée trépidante… de notre lave-vaisselle. Ici, chaque cycle est une bataille, chaque rinçage un Big Bang miniature, et chaque pastille 3-en-1 une super mamie nova parfum citron.
Comme beaucoup de rêveurs urbains, nous avons fini par acheter le cliché absolu : la maison blanche aux volets bleu azur sur l’île de Noirmoutier. Carte postale grandeur nature. Mais ne vous méprenez pas : nous ne sommes pas des natifs de l’Atlantique. Pas de grands-pères pêcheurs, pas d’ancêtres corsaires. Rien, même pas un tarif préférentiel chez l’ostréiculteur du coin. Niveau légitimité, on a moins d’espoir que la mouette du port morin.
Donc, comme pour les artisans, nous partons à la pêche, sans filet ni idée préconçue, mais avec une petite préférence pour les commerçants de proximité, ceux avec pignon sur rue, plutôt que pour les grandes surfaces impersonnelles. C’est ainsi que nous franchissons le seuil d’un petit magasin d’électroménager, discret et curieux, puisqu’il n’ouvre que le matin Dépelec / ProxiConfort là, un homme avenant nous accueille et, avec un vrai sens du conseil, nous présente un Whirlpool 6 blanc comme neige, La bête a de l’allure et se prend un peu pour un génie avec son fameux 6th Sense : elle adapte toute seule la quantité d’eau, d’énergie et le temps de lavage en fonction de la charge…elle promet des performances optimales, sans jamais lever le petit doigt (ou plutôt, le petit tambour).
Emballés, on adopte la bête. Tout roule, cinq mois de bonheur tranquille… et puis, sans prévenir en plein mois de juillet le lave-vaisselle nous plante, au pire moment, la maison est pleine d’adolescents élevés au Nutella ! Plus qu’un simple bug : une trahison en plein cycle. Peu importe le programme, il s’arrête quand ça lui chante, façon roulette russe ménagère. Aux déboires des cycles écourtés, dans son univers parallèle, les assiettes claquent des dents avant le cycle, les verres se racontent leur vie entre deux rinçages, et les couverts… complotent probablement contre nous. De quoi nous rendre dingues. On croyait acheter un appareil électroménager. On a adopté une intelligence rebelle, un genre d’IA punk en inox. Résultat ? C’est pas la vaisselle qui déborde… c’est moi.
En urgence, le professionnel examine l’appareil avec le sérieux d’un horloger suisse. Conclusion : troquer les pastilles contre du liquide, et voir « dans le temps » quels programmes pètent les plombs. Formidable. Moi aussi, je vais bientôt tester mes propres limites... Pendant tout ce temps, l’appareil s’amuse à jouer avec mes nerfs : panne F2, fuite d’eau, code F3 « défaut d’installation plomberie » retour à la boutique, le verdict ? « Attendre et voir ». traduction : bonne chance, mon vieux !
Exaspéré par l’inertie du vendeur, je le bombarde d’e-mails. J’exige le remplacement pur et simple du lave-vaisselle persuadé à tort ? (après avoir consulté la revue Que Choisir) ,il affirme sur leur site que j’ai le droit de choisir entre réparation et échange. Car enfin, pourquoi subir des allers-retours interminables pour finir avec un lave-vaisselle reconditionné ! je somme donc le vendeur de troquer illico presto cette machine barbare contre son jumeau flambant neuf.
Résultat Après un silence radio, je ne sais toujours pas si Que Choisir avait raison : échange ou réparation ? Mystère… Selon la majorité des commerciaux interrogés, il semblerait qu’exiger un échange immédiat relève du mythe. Prudent mais toujours en panne, nous avons fini par pousser la porte d’un autre magasin à l’entrée de Noirmoutier Copra et là… miracle ! Une vendeuse charmante, empathique et visiblement formée au sauvetage de ménages en détresse, a pris nos déboires très au sérieux. Résultat : un tout nouveau lave-vaisselle Siemens SN25ZW06CF « Extraclass », garanti trois ans. Alors oui, on se console… jusqu’au prochain épisode de notre série dramatique quotidienne : le fameux « bip-bip-bip ! »