Messagepar visiteur » 05 mars 2006, 18:29
je me permets de vous répondre que le but d'une majorité de pharmaciens n'est pas de se conduire en commerçants uniquement. Nous avons un rôle social important à jouer, c'est ce qui est motivant avant tout. Cela vous parait naïf, mais en ce qui me concerne, c'est la vérité. Si la rémunération actuelle sur les médicaments remboursés continue à baisser (mais oui, renseignez-vous), de nombreuses petites pharmacies vont disparaitre. Alors, il faudra peut-être changer ce mode rémunération : nous arriverons certainement à une indemnisation à l'acte, à la ligne de médicaments prescrits, comme cela se fait dans beaucoup de pays actuellement. Quant aux marges arrières, encore une fois, cela a été déterminant dans l'implication des pharmaciens dans la substitution des médicaments génériques. Les médecins viennent d'obtenir une revalorisation de leur consultation à 21 euros en contre-partie de certains efforts, dont la prescription des génériques (cela devait déjà être le cas à la dernière augmentation !, personne ne trouve rien à redire. Tout effort mérite salaire. Grâce à la substitution, les pharmaciens ont permis d'économiser des centaines de millions d'euros à la Sécu. D'ailleurs si vous ne le savez pas encore, les prix de tous les médicaments génériques et leur Princeps viennent de subir une baisse de 15 %, baisse qui se répercute automatiquement sur le chiffre d'affaire des pharmacies. Les marges arrières viennent aussi d'être plafonnées. Tout le monde est d'accord sur les économies à réaliser. Ne croyez pas que cela nous fait augmenter automatiquement le prix des produits non remboursés ou de la para, nous savons très bien que les clients font attention à leur consommation et ce n'est pas notre intêret de pratiquer des prix trop élevés, quand cela nous est possible. Plutôt que de dire tout et n'importe quoi et de vous fier à ce que l'on raconte dans les journaux, j'engage tous les consommateurs à entammer un dialogue avec leur pharmacien, pour avoir l'autre côté du problème.Je pense que quand je vais dépanner un client un samedi après-midi alors que d'habitude la pharmacie est fermée, comme ce fut la cas hier, je ne cours pas après les bénéfices. Tout ceci est bénévole.Et croyez-moi, cela est fréquent. Ce n'est pas un service q'une grande surface offrira (à domicile je veux dire)du moins pas gratuitement.
Le problème des prix sera peut-être résolu en partie pour les officines de petite et moyenne taille si nous arrivons à commander de façon groupée. Mais ce n'est pas forcément facile à gérer car les besoins ne sont pas les mêmes d'une commune à l'autre, d'un moment à l'autre, mais je pense que ce sera la seule solution pour essayer d'offrir des prix attractifs pour le client, tout en gardant un bénéfice suffisant pour faire tourner la boutique.
Sur ce, bonsoir, je vais prendre du repos pour attaquer ma semaine de 50 heures en grande forme !