Je ne pense pas que les états d'âmes ou les éructations du genre "je supporte pas l'antisionisme de base" aient leur place sur ce forum.
Ce qui est en cause ici, ce n'est pas les sympathies qu'on a ou qu'on n'a pas pour Israël ou pour la cause palestinienne, mais bien ce qui constitue le champ d'action de la revue "Que choisir", à savoir le droit des consommateurs.
Or s'il est un élément essentiel de ce droit, c'est une information claire et lisible sur l'origine des produits. La tromperie sur l'origine est en effet réprimée tant par les réglementations européennes et françaises (article 121.1 du code de la consommation).
Or, il se trouve que :
- les gazéificateurs de marque Sodastream (ex Soda Club) sont vendus sous l'origine "Made in Israël" au motif que cette entreprise dispose d'une boîte postale à Tel Aviv... alors que l'unique lieu d'assemblage de ces machines se trouve à Mishor-Adumim, la plus grande des colonies israéliennes implantées en Cisjordanie,
- Que ces colonies ne se trouvent pas en Israël, mais dans des territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967, en violation (entre autre) de la résolution 242 de l'ONU,
- Que l'implantation par la puissance occupante, de telles colonies dans le territoire qu'elle occupe militairement constitue une violation flagrante de la 4ème convention de Genève (article 40 notamment),
Pour cette raison, un certain nombre de consommateurs, mus par une éthique citoyenne et refusant de se rendre objectivement complice d'une violation du droit, exigent aujourd'hui que les produits des colonies implantées illégalement dans les territoires palestiniens fassent l'objet d'un étiquetage qui permette de les distinguer des produits issus du territoire internationalement reconnu de l'Etat d'Israël (à savoir ceux de l'armistice de 1949, dits ligne verte).
Un étiquetage "fabriqué dans une colonie israélienne en Palestine occupée" permettrait à chacun de pouvoir acheter en connaissance de cause, sans se rendre involontairement complice d'une violation du droit... ou devoir, au bénéfice du doute, boycotter tout produit "made in Israël". Ce qui n'est sans doute pas l'objectif visé par Mallo.
Voici donc une exigence qui, à mon avis, a bien peu à voir avec un antisionisme primaire, quand bien-même elle s'exposerait inévitablement à des réactions sionistes tout aussi primaires.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, la Grande-Bretagne et l'Afrique du Sud ont décidé d'adopter un étiquetage distinct pour ces produits et que l'UE en a mis le principe à l'étude.
La France s'honorerait à ne pas rester en retard sur cette garantie des droits des consommateurs ; et "Que Choisir", sans attendre une telle législation, à donner à ceux-ci les moyens d'un choix libre et avisé. N'est-ce pas son rôle ?