Revenons, pour lancer le débat, sur cette affaire dont on n'a que très peu parlé dans la presse :
le Pilosuryl est un médicament de phytothérapie prescrit aux personnes atteintes de cellulite ou suivant un régime. C'est un diurétique à base de plantes et il était vendu sans ordonnance en pharmacie. Commercialisé depuis 1963, il a été reformulé en 1999, date à laquelle les laboratoires Pierre Fabre ont introduit dans sa formule un éther de glycol, le DEGEE ou éthyldiglycol. C'est cet éther de glycol qui est en cause dans les cas d'atteintes rénales graves avec coma signalées récemment. Nous jugeons les mesures prises par les autorités sanitaires insuffisantes, eu égard au principe de précaution qui nous est cher. Les mesures de retrait du marché ont été tardives, fin juin dernier, soit plus d'un an après le signalement du premier cas, et insuffisantes, puisque le quatrième et dernier cas est survenu après le retrait du produit. Enfin, nous constatons qu'est toujours disponible en pharmacie un autre diurétique, Urosiphon, qui contient le même éther de glycol. Nos autorités n'ont pris aucune mesure, estimant qu'il y a eu surdosage dans trois des 4 cas et que cela ne risque pas de se reproduire avec Urosiphon, conditionné en ampoules et pas en flacons. Nous ne sommes pas d'accord ! Et vous ?
Marie-France Corre
Directrice des Essais