Messagepar pascal85 » 28 juil. 2015, 12:58
Ou comment tergiverser sur un domaine qu'on ne connait pas ?
Le calcul conventionnel de DPE se base sur un algorithme de calcul appelé 3CL définit par arrêté. La première erreur du législateur, c'est de ne pas avoir mis cet algorithme sur une plate-forme en ligne pour que cet outil soit le seul et unique pour tous les diagnostiqueurs.
Au lieu de ça, il a imposé l'algorithme et laissé le soin à des développeurs de logiciels de créer les interfaces de saisie. Lors des comparaisons, avec des variables identiques, il en a découlé des écarts importants entre les différents logiciels. C'est ce qui a poussé le législateur a faire une réforme du DPE en 2012 avec des logiciels qui doivent être agréés par l'Etat.
Les écarts importants qu'on peut voir lors des tests comparatifs sur un même logement vient aussi des paramètres qui pris en compte par l'opérateur. Ainsi, doivent être calculées les surfaces de toutes les parois déperditives (plafond, murs, plancher, fenêtre, porte, ponts thermiques) auxquelles sont appliquées des valeurs de déperditions qui dépendent du matériaux, de son épaisseur, de son exposition, etc.
Sur une construction récente, les normes d'isolation font que le procédé constructif est connu et il n'y a pas trop de type de parois différentes. Cela devient beaucoup plus complexe sur une maison qui a été rénovée, agrandie, rehaussée, transformée.
Pour une maison plus ancienne, il n'est pas rare d'avoir 4 ou 5 type de murs différents, une dizaine de type de menuiseries, 2 ou 3 type de plafonds, etc.
On peut facilement comprendre que tous ces paramètres donneront forcément des résultats différents. Sans compter que certains supports ne permettent pas de savoir comment ils sont isolés (mur ou plafond rampant, ou comble non-visitable).
Une grosse partie du travail du diagnostiqueur consiste à définir tous ces supports et ses caractéristiques thermiques. Il est évident que ça prend du temps pour faire un travail sérieux (comme pour n'importe quel travail, du reste).
S'il n'est pas toujours facile pour un diagnostiqueur de faire ce bilan, il l'est encore moins pour les particuliers qui n'ont strictement aucune idée de la manière dont leur logement est isolé. Il est donc parfaitement illusoire de chercher un "simulateur" de DPE qui permettrait de juger du travail du diagnostiqueur sur la base de données que le particulier lambda ne maîtrise absolument pas !
@dupray :
les différences de classement énergétique entre logements d'une même résidence sont normaux, bien que dans votre cas, l'écart me parait trop grand. Mais il faudrait en avoir le détail pour porter un jugement. Par exemple, le bilan énergétique d'un logement au dernier niveau sera forcément plus défavorable qu'un logement situé en plein milieu de l'immeuble qui n'auraient qu'une ou deux façades donnant sur l'extérieur, alors que l'autre aura en plus un plafond.
Cordialement
Pascal BRUEL
diagnostiqueur indépendant